« Les taux d’intérêt au plancher, c’est du passé »

C’est la fin de l’argent gratuit, ce que je veux dire par là, c’est que c’est la fin des taux d’intérêt historiquement très bas. Après la crise de 2008, les taux d’intérêt ont été fixés extrêmement bas par les banques centrales.

En réalité, les taux sont administrés depuis plusieurs années, comme du temps de l’Union soviétique. Alors, en principe, c’est pour notre bien, des taux bas permettent en effet aux personnes endettées de souffler un peu en attendant que la crise passe.

De même, les États qui généralement sont très endettés souhaitent que les taux restent les plus bas possibles pour cette même raison. Les seuls à se plaindre de cette situation, ce sont les épargnants.

En effet, si pour les emprunteurs, la vie est plus simple, elle est plus compliquée pour ceux et celles qui veulent rémunérer correctement leur épargne. Si la Bourse ne vous tente pas ou vous fait peur, alors il faut se contenter d’une rémunération de 0.11% en moyenne, et encore, c’est sans compter l’inflation et les frais bancaires. Donc, c’est vrai, cette période d’argent gratuit est aussi synonyme d’« euthanasie » des rentiers pour reprendre l’expression d’un célèbre économiste.

Cette période de taux d’intérêt au plancher appartient désormais au passé. C’est encore plus vrai aux Etats-Unis, pays où la banque centrale a décidé ce mercredi encore d’augmenter son taux d’intérêt principal. Mieux encore, le président de la banque centrale américaine a prévenu ses compatriotes qu’il fallait s’attendre à deux autres remontées des taux durant l’année 2018.

En fait, cette hausse des taux est un très bon signe. Elle montre que l’économie américaine se porte bien, que le chômage est à un niveau très bas et que l’inflation reste malgré tout faible. En résumé, les Etats-Unis peuvent se permettre d’avoir des taux d’intérêt normaux, car leur économie a repris des couleurs.

En revanche, en Europe, certains s’inquiètent d’une éventuelle contagion de cette hausse des taux. En effet, chez nous, le chômage reste encore élevé en moyenne. « En moyenne », car en Allemagne ou en Flandre par exemple, le taux de chômage est très faible.

« Cette période de taux d’intérêt au plancher appartient désormais au passé »

Donc, remonter les taux en Europe semble plus difficile à réaliser, pour la simple raison que notre croissance, même si elle positive, reste encore fragile. Mais l’Europe pourra-t-elle rester à l’écart de la hausse des taux ?

Rien n’est moins certain, car la contagion n’est jamais trop loin. La crainte en zone euro, c’est que nos taux commencent à grimper. Ils le font déjà en ce moment, alors que notre situation économique n’est hélas pas aussi bonne qu’aux États-Unis.

Par ailleurs, les spécialistes boursiers se sont trompés encore une fois cette année. Ils ont tous majoritairement misé sur les actions européennes. Leur argument : aux États-Unis, ils ont déjà connu 9 ans de croissance et sachant que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, ils ont tous préconisé de réduire la voilure sur les États-Unis.

Ils ont presque tous misé sur les actions européennes et sur les actions des pays émergents. Manque de pot, la Bourse n’a pas obéi à ce raisonnement, et c’est à nouveau la Bourse américaine qui performe le mieux, y’a de quoi râler en effet.

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