(Ce qui suit n’est qu’un résumé très condensé de l’écrit original, lequel couvre 26 pages au format A4 !)
Dans son livre « Fous de l’Inde », Régis Airault, psychiatre spécialiste de ce syndrome, parle de l’Inde comme d’un pays qui « enveloppe » le voyageur dans une bulle atemporelle. Depuis des années, des jeunes voyageurs viennent en Inde pour connaitre leurs limites physiques, mentales, émotionnelles.
L’Inde peut bousculer les sens des Occidentaux au point que certains deviennent des « fous de l’Inde ». On relate des histoires de personnes devenues subitement folles, des soldats anglais qui auraient eu des hallucinations mystiques et des crises délirantes à caractère persécutifs.
Pendant longtemps, ce syndrome a été associé à la consommation d’alcool ou de drogues. Les hippies des années 60-70 venaient en Inde ou au Népal dans ce but.
Le syndrome de l’Inde a été décrit pour la première fois à la fin des années 80 par Régis Airault. Il le définit comme « des tableaux de bouffées délirantes aiguës ou des mécanismes hallucinatoires et interprétatifs avec des termes souvent mystiques ». Lorsque le voyageur revient dans son pays d’origine, il ne présente plus aucun trouble et plus aucun épisode hallucinatoire. Ce syndrome est donc bien lié à l’Inde.
Selon le Dr Airault, il existe plusieurs stades que tous les voyageurs n’atteignent pas forcément. Leur nombre est pour la plupart du temps relatif à la durée du séjour.
Le 1er stade est le choc culturel et la déréalisation
Pour le voyageur qui arrive en Inde, le choc culturel est beaucoup trop important car il ne s’attendait pas à cette vision si irrationnelle du pays. Il sombre dans l’anxiété, fait des crises de panique, de sidération, d’angoisse. A peine sorti de l’aéroport, il enregistre beaucoup trop de facteurs inconnus, comme s’il pénétrait dans une autre réalité, il perd ses repères.
Il y a l’odeur suffocante de la pollution, la chaleur et l’humidité (selon la saison), le bruit constant des klaxons, la fatigue après un long vol, les Indiens sont trop intrusifs avec leurs regards, le harcèlement perpétuel, les chiens errants et les vaches sacrées littéralement partout, la surpopulation ou encore la misère omniprésente.
Le 2e stade est celui de l’épreuve de l’Inde et de la dépersonnalisation, qui, se traduit par des bouffées délirantes. Le voyageur erre dans les rues et commence à ressentir une extase intense.
Le 3e stade est celui du rétablissement suivi de la nostalgie de l’Inde. De retour au pays, les symptômes disparaissent et sont remplacés par la nostalgie : le voyageur n’aura plus qu’une seule envie : retourner au plus vite en Inde.
Précisons qu’il ne faut pas avoir peur de voyager et de s’aventurer en Inde. Ce syndrome ne touche qu’une quarantaine d’Occidentaux chaque année, à comparer avec les 10,18 millions de voyageurs dans ce pays (en 2017). Cela reste donc un syndrome relativement marginal, comme tous les syndromes du voyageur d’ailleurs.
Comment éviter le Syndrome de l’Inde ?
Comme très souvent et pour tous les pays, il faut d’abord connaitre son style de voyage. Privilégiez le Sud de l’Inde avec des Etats comme le Tamil Nadu ou le Kerala, qui sont beaucoup plus calmes.
Ensuite, préférez un voyage de groupe, pour ne pas être seul ; mais si ce devait être le cas, contactez fréquemment votre famille ou vos amis sur les réseaux sociaux afin d’échanger vos impressions. Troisièmement, il faut bien préparer votre connaissance de la destination avant le départ. Et enfin, il faut anticiper le choc culturel.
Alors vous serez prêts à aimer sans dommages ce pays extraordinaire !
Michèle Unterberg