En déplacement à l’aéroport de Francfort, Michael O’Leary, le bouillonnant patron de Ryanair, a annoncé son intention de concurrencer Lufthansa directement sur ses propres terres. Mais il s’est aussi déclaré très pessimiste sur les conséquences économiques à venir du Brexit. A tel point qu’il espère que « les Anglais changent d’avis » quand ils verront la note à payer …
C’est dans la place forte de Lufthansa que le patron de Ryanair a fait sa déclaration de guerre à la compagnie allemande… La low cost va proposer 20 nouvelles destinations en Europe au départ de Francfort dès l’hiver 2017-2018. Un véritable pied de nez au géant Lufthansa qui y a son principal hub.
Ryanair prévoit de grossir sa flotte stationnée sur l’aéroport de deux à sept appareils. Et selon O’Leary, ce n’est qu’un début. La low-cost vise entre 10 et 20 appareils positionnés à l’année à Francfort (plus 2 appareils supplémentaires en été) et appelés à transporter jusqu’à 10 millions de passagers par an se satisfait-il.
« Brexit, les choses vont changer et elles vont changer pour le pire »
Là où le patron de Ryanair est beaucoup moins optimiste, c’est sur les conséquences à terme du Brexit. Pour Michaël O’Leary, les ministres anglais « n’ont pas la moindre idée de ce qui se passera » une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne et abandonné de fait les règles européennes concernant le trafic aérien.
« On ne peut pas re-réglementer le secteur » sans causer des turbulences massives au sein de l’industrie du transport aérien explique-t-il, allant même jusqu’à envisager qu’il pourrait « ne pas y avoir de vols vers et en provenance du Royaume-Uni en mars 2019 », mois durant lequel doit en principe expirer la période de deux ans prévue pour les négociations de sortie. De quoi se poser des questions, non ?
« Les choses vont changer et elles vont changer pour le pire » à mesure que le Brexit approche, a prophétisé Michaël O’Leary, tout en espérant que « les Anglais changent d’avis » lorsque le coût d’une sortie de l’UE commencera à devenir concret en Livres Sterling sonnantes et trébuchantes…
On aime ou on n’aime pas la boss de Ryanair, mais il a au moins une qualité, c’est de parler cash… Et ce qu’il nous prédit est loin d’être rassurant…