Les « riches » et les sociétés priés de payer la crise

Les « riches » et les sociétés priés de payer la crise

Comme souvent, les vrais débats ne font pas nécessairement la UNE de nos médias… C’est le cas avec une véritable révolution qui a lieu là sous nos yeux : pour la première fois depuis très longtemps, les Etats-Unis ont décidé d’augmenter leur impôt des sociétés.

Pour la première fois depuis très longtemps, les Etats-Unis ont décidé d’augmenter leur impôt des sociétés : il passera de 21% à 28%. C’est donc le pays du libéralisme qui tire le premier dans cette direction. Le FMI lui-même vient de préconiser non seulement d’augmenter l’impôt des sociétés mais aussi de taxer plus les riches pour diminuer les inégalités.

Rien que cela, c’est dingue car le FMI a longtemps été accusé d’être à la solde des pays ultra-libéraux. Et comme en plus aux États-Unis, Joe Biden va lancer un plan de 2.250 milliards de dollars pour rénover les infrastructures américaines (routes, ponts, ports et aéroports), il n’en fallait pas plus pour que certains commentateurs pressés nous disent qu’avec la crise du covid-19, c’est le grand retour de l’État, et donc aussi la fin de l’ère libérale.

Mais faut-il aller aussi vite ?

Chacun sait que les raisonnements à l’emporte-pièce sont rarement les bons. D’abord, si aux États-Unis, il y a un retour de l’Etat, c’est parce que ce dernier y était absent. Il n’y a qu’à voir l’état de leurs routes pour s’en persuader. En Belgique, en France ou en Europe, l’État ne nous a jamais quitté.

En Belgique, sauf si quelque chose m’a échappé, je ne pense pas qu’on ait eu Reagan ou Thatcher au gouvernement fédéral ? Ensuite, la baisse de l’impôt des sociétés était exagérée aux États-Unis, d’autant qu’il n’y a pas de politique de redistribution comme en Europe, et il fallait bien qu’à un moment donné, le balancier reparte vers un juste milieu.

Et c’est tant mieux car il n’est pas question de faire porter le fardeau de la crise uniquement par les citoyens, ce serait non seulement une double peine, après avoir souffert du Covid, mais en plus, là encore, sauf erreur de ma part, cela fait 30 ans qu’on serine la population avec des discours sacrificiels.

Pour ce qui concerne la taxation des riches – encore faudra-t-il s’entendre sur ce qu’est un riche – aux États-Unis, ils sont désormais taxés un peu plus lorsqu’ils gagnent plus de 400.000 dollars par an. J’ai fait le calcul, cela revient à dire plus de 28.000 euros par mois en Belgique. On est loin de la définition habituelle du riche utilisée par certains partis en Belgique ou en France. C’est normal, posez la question à quelqu’un et demandez-lui s’il est « riche ou pas » selon lui. Le sondage a été effectué en France, et la réponse, c’est qu’il vous dira « non », car tout le monde répond qu’il fait partie de la classe moyenne.

En clair, personne n’est riche, c’est toujours le voisin… Le débat va arriver bientôt en Belgique, ne vous en faites pas, et vous penserez à moi à ce moment-là, et comme personne ne veut « guérir pauvre », la sortie de crise sera une bataille idéologique pour savoir qui va prendre en charge la grosse partie de la facture de la crise du covid-19. N’oubliez jamais que la victoire a cent pères et que la défaite est orpheline !

 

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