Un accord a été trouvé entre SAS et les syndicats des pilotes, mettant fin à une grève qui durait depuis plus de quinze jours. «Les parties se sont mises d’accord sur de nouvelles conventions collectives de 5,5 ans. Les vols opérés par SAS Scandinavian reprendront selon leur programme de trafic régulier dès que possible», a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué, à l’issue des négociations.
La direction de SAS ne manquait pas, depuis quelques, d’interpeller sur les conséquences de la grève, estimant que cette dernière menaçait sa “survie”. Et elle estime aujourd’hui que le conflit a coûté jusqu’à 123 millions de dollars.
La compagnie scandinave espère pouvoir trouver de nouveaux investisseurs et sortir de l’ornière dans laquelle elle est tombée depuis le début de la crise sanitaire. La Suède et le Danemark, les deux Etats actionnaires majoritaires du transporteur, ne cessent de consentir de nouveaux efforts pour la sauver. Et les regards se tournent toujours vers les États des deux pays, lesquels constituent ses principaux actionnaires avec l’un et l’autre 21,8%. Copenhague serait ainsi prête à augmenter sa participation jusqu’à 30% du capital, apportant de nouveaux fonds propres, tout en effaçant une dette de 3,5 milliards de couronnes (quelque 470 millions d’euros) que lui doit la compagnie. Stockhom a en revanche indiqué qu’elle ne participerait pas à une nouvelle augmentation de capital. Mais la Suède, qui a déjà beaucoup aidé SAS pendant la crise sanitaire, et consenti des prêts, devrait obtenir l’aval du parlement pour que soit convertie une partie de sa dette en actions.
Pour SAS, une conversion supplémentaire de la dette en actions – au moins équivalente à celle de l’Etat suédois – et une prochaine levée de fonds d’environ 900 millions d’euros doivent lui permettre de surmonter la crise. Des investisseurs privés pourraient à cette occasion sortir du bois. La compagnie scandinave, pour convaincre, doit aussi obtenir des résultats avec son plan d’économies SAS Forward lancé en début d’année. Et elle doit dans le même temps gérer des tensions sociales qui doivent beaucoup à des effectifs insuffisants et aux difficultés pour recruter. Sur ce dernier point, on rappellera en effet que SAS a beaucoup licencié pendant la crise, réduisant ses effectifs de 40% rien qu’en 2020…
VDM