Air France-KLM, Lufthansa Group et le Groupe IAG viennent de publier les résultats du premier trimestre de leur exercice. Et tous témoignent de la reprise du secteur aérien. Leurs prévisions pour l’été prochain sont très positives.
Le premier trimestre (janvier à mars) est traditionnellement le moins performant dans l’industrie de l’aviation. Même dans le rouge, les résultats des grands groupes européens témoignent néanmoins de la dynamique de reprise du secteur aérien, portée par une forte demande malgré les prix des billets en forte hausse, et un contexte sanitaire rassurant. En témoignent les chiffres d’affaires en forte hausse des trois géants du transport aérien européen, Air France-KLM, IAG et Lufthansa Group.
. Le groupe Air France-KLM (Air France, KLM, Transavia) a réduit fortement ses pertes nettes (- 38%) ce premier trimestre, à 344 millions d’euros contre 552 millions d’euros au premier trimestre 2022. Le résultat d’exploitation s’inscrit à -286 millions d’euros, légèrement plus élevé que celui escompté par les analystes mais en amélioration de 254 millions d’euros comparé à l’an dernier. Son chiffre d’affaires, lui, a bondi de 42%.
. Le Groupe IAG (British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level) affiche un résultat net après impôts de – 87 millions d’euros au premier trimestre, une perte nette divisée par neuf par rapport au premier trimestre 2022. Il dégage même un résultat d’exploitation (légèrement) positif, de 9 millions d’euros (perte de 718 millions d’euros l’an dernier). Son chiffre d’affaires est en très forte hausse, de 71,4%.
. Lufthansa Group (Lufthansa, Brussels Airlines, Swiss, Austrian) a aussi amélioré ses résultats au premier trimestre, réduisant sa perte à 467 millions d’euros au premier trimestre, contre 584 millions sur la même période l’an dernier. Les analystes espéraient mieux, même si la perte opérationnelle de l’activité passagers a été divisée par deux (512 millions contre 1,1 milliard au premier trimestre 2022). Son chiffre d’affaires, lui, s’est élevé à 7 milliards d’euros, en hausse de 40% sur un an.
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Les dirigeants des trois groupes aériens l’affirment : l’été s’annonce très prometteur. Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, se félicite ainsi de ventes de billets très encourageantes. Et les capacités offertes sur la saison estivale (mesurées en sièges-kilomètres offerts, l’un des indices de référence du secteur) seront proches de celle de 2019, autour de 95%. Même optimisme chez Lufthansa : son PDG Carsten Spohr s’attend à un “boom des voyages pendant l’été” et un “nouveau record de nos recettes de trafic pour l’ensemble de l’année”. Chez IAG, on avance même un niveau de réservations pour l’été s’élevant déjà à 80%. Et le groupe de tabler pour cette année sur des capacités équivalentes à environ 97% de celles de l’exercice 2019.
Air France-KLM profite par ailleurs d’une bonne anticipation sur les recrutements, ces dernières années. Ses concurrentes IAG et surtout Lufthansa s’inquiètent davantage de problèmes de personnel, après avoir massivement licencié pendant la crise sanitaire. British Airways déclare néanmoins avoir recruté « des milliers de nouveaux employés » afin de ne pas connaitre un été aussi perturbé que le précédent (la compagnie britannique avait du réduire de 13% son programme de vols). Idem pour Lufthansa qui envisage pourtant de supprimer quelque 34 000 vols cet été, soit 10% de son programme initial, selon le journal économique allemand WirtschaftsWoche.
Les trois groupes aériens prévoient désormais des profits confortables en 2023. D’autant que le carburant d’aviation, l’un des postes de dépense très important dans l’aérien, pèse moins aujourd’hui. Lufthansa estime ainsi que le résultat du premier trimestre a été meilleur que prévu en raison notamment du prix du carburant. Et Air France-KLM s’attend à une baisse de son prix au cours de l’année.
Ce retour à bonne fortune réveille les ambitions des géants européens. Lufthansa finalise le rachat de l’italienne ITA. Le groupe IAG a pu enfin réaliser récemment l’acquisition d’Air Europa. Air France-KLM, qui a remboursé l’intégralité des aides d’Etat reçues pendant le Covid, vient pour sa part de réaffirmer son souhait de prendre une participation dans Tap Portugal. Et on peut parier que la consolidation du secteur aérien européen ne s’arrêtera pas là.
