Les îles Féroé, un archipel perdu dans l’Atlantique Nord

© Charles Mahaux

Le fils aîné de la famille royale danoise vient d’y passer 4 jours avec sa famille en visite officielle et… en tenue folklorique pour faire honneur à la population qui leur avait offert leurs costumes. Une belle occasion de donner un coup de projecteur sur cet archipel lointain situé à mi-chemin entre les côtes écossaises et l’Islande.

Sait-on seulement que le Groenland et les Féroé dépendent de la couronne du Danemark tout en jouissant d’un statut particulier qui leur confère une indépendance certaine.

© Charles Mahaux

Par exemple, les îliens ont gagné en 1948 un statut de communauté autonome qu’ils doivent entre autres à la présence des troupes britanniques durant la seconde guerre mondiale.

Elles y avaient établi une base militaire avancée pour contrôler l’Atlantique Nord et ce n’est qu’à la fin de la guerre que la mainmise sur l’archipel est restituée au Danemark.

Entre-temps, les Féringiens s’étaient déjà affranchis en levant leur propre drapeau, une monnaie propre, un hymne « national » et même une langue qui s’affranchira du danois.

En effet le féroïen, langue dérivée du norvégien ancien parlé jadis par les Vikings, est devenue langue officielle sur l’archipel tandis que le danois n’apparaît dans l’enseignement que comme seconde langue étrangère, à acquérir toutefois dès l’enseignement primaire.

Torshavn, The National Museum of the Faroe Islands © Charles Mahaux

Si les îles Féroé dépendent toujours administrativement de Copenhague, elles ont leur propre gouvernement dirigé par leur propre Premier Ministre.

Enfin, l’archipel ne relève pas de la communauté européenne, une décision motivée par la protection des territoires de pêche, une activité économique essentielle à leur survie au milieu de l’océan Atlantique. Autant d’éléments qui confèrent aux Féroé une forte identité.

La plus petite capitale du monde

Fondée au Xème siècle par des colons Vikings qui avaient sans doute fui la Norvège, Tórshavn porte le nom de Thor, le dieu scandinave du tonnerre. Avec ses 20.000 habitants, près de la moitié de la population de l’archipel, elle joue à la grande ville. Quelques hôtels, de nombreux restaurants et bien peu d’immeubles.

Torshavn © Charles Mahaux

Bien au contraire, Tórshavn étage ses maisons colorées autour d’un port constitué par deux anses profondes séparées par une pointe de terre où s’était installée jadis la vieille ville Tinganes dont toutes les venelles pavées s’enroulent autour de maisonnettes anciennes, souvent goudronnées et surmontées de toits de tourbe engazonnée. C’est ici aussi que se trouve le siège du gouvernement actuel.

Surplombant le fjord, Skansin est le nom d’une petite forteresse édifiée au 16ème siècle pour faire face aux pirates Turcs qui faisaient des razzias dans l’île pour y trouver des esclaves. Le fort a trouvé une seconde vie lors de la seconde guerre mondiale quand il est devenu le quartier général de la Royal Navy.

© Charles Mahaux

Depuis le phare, la vue s’ouvre sur le trafic des ferries qui relient les îles entre elles et sur la ville étagée le long des baies.

L’occasion de constater combien le village de pêcheurs est devenu une capitale moderne avec un mélange de styles anciens et nouveaux. Toutefois l’architecture traditionnelle avec ses toitures végétales garde la cote !

Quelques heures suffisent à en faire le tour et les bus 1 ou 3 mènent gratuitement en un quart d’heure au Musée National, une visite incontournable ne fut-ce que parce que le trajet en bus permet de découvrir ce monde minéral entre montagnes vertes et prairies boréales parsemées de maisonnettes. Le Musée rassemble quelques trésors qui racontent les traditions populaires et les richesses archéologiques de l’archipel.

© Charles Mahaux

De plus, en contrebas, un typique Bygd, à savoir un vieux village historique reconstitué, a tout d’un décor de carte postale avec son groupement de quelques cabanes en bois éparpillées sur une falaise herbeuse où déambulent des moutons noirs face à un fjord aux eaux bleutées.

Même si cet archipel de 18 îles à la coiffe volcanique qui compte plus de moutons que d’habitants offre des paysages aussi dramatiques que les îles écossaises, elles n’en sont pas moins riantes car ici on n’hésite pas à peindre sa maison de couleurs vives pour apporter une note gaie dans le gris basaltique et la longue obscurité de l’hiver.

Tinganes peninsula & Torshavn © Charles Mahaux

Infos

Rien de tel qu’une croisière pour s’y rendre. All Ways propose l’été prochain une croisière vers l’Islande avec une escale de plusieurs heures aux Iles Féroé. On peut bien sûr s’offrir une excursion nature qui permet de randonner entre colonnes de basalte et ruisseaux alpestres ou de s’approcher des falaises aux à-pics vertigineux peuplées d’oiseaux de mer.

Mais pourquoi ne pas découvrir plutôt Tórshavn à pied et laisser l’exclusivité du monde minéral à l’Islande ? Quant au climat il est variable avec une alternance de périodes d’ensoleillement, de brouillard, de pluies et de tempêtes mais la température moyenne reste acceptable, quelque 12° en été. La brise marine, si elle est forte, peut cependant accentuer l’impression de froid. www.all-ways.be

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