Raisonnons par l’absurde. Annuler des vols pour cause de grèves peut permettre au groupe de récupérer les passagers à haut rendement tarifaire, business class, premium economy, vers ses autres filiales telles que Swiss, Austrian et bien sûr LH elle même. En fonction des disponibilités de chacune bien sûr. Et les autres passagers à « moindre rendement » verront leurs voyages retardés ou remboursés.
Avec un tel raisonnement, ce sont les syndicats qui se tirent une balle dans le pied. J’ose rappeler que le scénario de la grève des pilotes Sabena en novembre 2001 a abouti à la faillite de Swiss d’abord et de SN ensuite. Un groupe tel que Lufthansa a forcément un plan B, incluant un scénario potentiel visant une disparition pure et simple de Brussels Airlines.
Pour le réseau européen et américain, les solutions pourraient être vite trouvées. C’est le réseau africain qui donnerait à réfléchir pour sa sauvegarde.
Et le gouvernement belge dans tout cela ? Si leur dette est remboursée par LH, il devra se taire et accepter la situation.
Toujours dans l’absurde, (re) construire une flotte capable d’opérer un réseau long-courriers n’est pas une sinécure financière, et là, force est de constater que les Allemands ont les cartes en mains.
Donc, in fine, les arguments syndicaux sont justifiés et ils se doivent de défendre les intérêts de leurs membres « exploités » comparativement à d’autres compagnies, MAIS le rapport de force d’un groupe tel que LH peut s’avérer une arme à double ou même triple tranchant !
Messieurs des syndicats, peut être serait-il sage de revoir votre copie stratégique en matière de perturbation du trafic aérien, pour éviter de prendre en otages des passagers qui contribuent à payer vos salaires, surtout en haute saison. Et d’étudier un autre mode opératoire si vous voulez atteindre vos objectifs, justifiés je le répète.
David contre Goliath, l’éternel combat, l’éternel dilemme. Une sagesse combative ou une guerre d’incertitude.
Etienne de Nil
