Les géants du numérique ont perdu leur belle image

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, va enfin s’expliquer devant les députés américains le 11 avril prochain. Une explication, déjà bien rodée par le passé, et qui n’aboutira à rien de concret.

Les géants du numérique ont perdu une bonne partie de leur aura. Et depuis les déboires répétés de Facebook, on peut même dire qu’ils ont perdu leur belle image auprès des utilisateurs. C’est bien plus qu’un sentiment, c’est quelque chose de palpable en Bourse. Facebook par exemple a déjà perdu au total plus de 100 milliards de dollars partis en fumée en quelques semaines…

Quant à la réputation en tant que marque, elle est mesurée chaque année par la société Harris, et c’est l’hécatombe pour les géants du numérique. Apple a chuté, en un an, de la 5ème à la 29ème place, Google de la 8 ème à la 28 ème place et Facebook, elle occupe aujourd’hui la 51ème position. Ce n’est pas très glorieux. La seule société à tirer son épingle du jeu, c’est Amazon qui garde sa place de premier de classe.

« Quant à la réputation en tant que marque, elle est mesurée chaque année par la société Harris, et c’est l’hécatombe pour les géants du numérique »

Mark Zuckerberg, le fondateur et patron de Facebook, a bien compris le danger. Même s’il vient de répéter que ces ennuis à répétition n’ont eu aucune influence sur l’audience, ni sur les annonceurs, il a enfin pris des mesures pour éviter que son réseau social ne soit détourné par des sociétés avec des pratiques malveillantes. Alors qu’il a refusé d’aller plaider lui-même sa cause devant des parlementaires britanniques, il a en revanche accepté de prendre la parole la semaine prochaine, le 11 avril, devant les députés américains.

Question: à quoi va servir ce débat public ? Réponse : à rien ou presque. On sait déjà que Zuckerberg s’y prépare avec son équipe. Première phase : il va dire qu’il n’était pas au courant de pratiques illégales (ça c’est pour couvrir sa responsabilité personnelle). Deuxième phase: il va montrer de l’empathie pour les utilisateurs de Facebook (ça c’est pour l’aspect commercial). Et puis troisième phase: il va dire « sorry » (ça c’est très habituel chez les Américains, c’est leur côté japonais). Vous faites un acte de contrition en public, et hop, vous êtes déjà à moitié pardonné!

Vous me direz que j’exagère, que ce n’est pas possible, qu’il ne va pas s’en tirer à si bon compte. Eh bien, non, je n’exagère pas. Mes confrères suisses du journal Le Temps ont vérifié. Par le passé, en 2013, le patron d’Apple a aussi été convoqué par le Congrès américain à cause des pratiques fiscales d’Apple. Résultat: il s’est expliqué, et puis RIEN. Quant au patron de Google, il a aussi été convoqué deux ans avant, en 2011, là aussi, les députés américains lui ont posé des questions sur la taille démesurée de son groupe. Encore une fois, une belle écoute et puis, plus RIEN. Donc, rendez-vous le 11 avril prochain pour voir si je me suis trompé ou pas !

 

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