La journée de mercredi restera dans les annales boursières. Pour la première fois de son histoire centenaire, l’indice boursier américain Dow Jones a franchi la barre symbolique des 20.000 points. À l’origine de ce record, un homme, un seul: Donald Trump, ou plus précisément son programme économique.
Le programme économique de Donald Trump a beau être encore flou ou contradictoire, il n’empêche que les hommes d’affaires aux États-Unis ont décidé de lui faire confiance et ils se focalisent uniquement sur les aspects positifs de ce plan de relance.
En fait, si la Bourse américaine caracole à ce point, c’est parce que les investisseurs ont décidé d’anticiper uniquement les bonnes nouvelles. Par exemple, la Bourse part du principe que les baisses d’impôts promises pour les sociétés vont mécaniquement gonfler la trésorerie des entreprises américaines.
La Bourse part également du principe que Trump va faciliter le rapatriement des 1.000 ou 2.000 milliards de dollars que des multinationales comme Google ou Apple ont planqués à l’étranger. Un pactole qui pourra enfin revenir aux États-Unis, car le nouveau président américain a promis de taxer en douceur ces capitaux, pour autant qu’ils reviennent au bercail et ne restent pas planqués dans des paradis fiscaux.
Là encore, la Bourse fait le pari que cet argent qui reviendra aux États-Unis va surtout servir à verser de gros dividendes aux actionnaires ou à racheter les actions des sociétés cotées. Bref, toute cette manne céleste est de nature à doper encore plus le cours des actions américaines.
« Dans le livre 1984, la seule vérité qui compte, c’est celle de Big Brother, quitte à ce que cette vérité soit totalement déformée… »
Les plus pessimistes diront que nous sommes en pleine griserie boursière, en pleine bulle, car comme toujours, le programme économique de Trump n’a pas que des bons côtés. S’il persiste par exemple à imposer des droits de douane aux exportations mexicaines ou chinoises, le risque est grand de voir démarrer une guerre commerciale, qui passera d’abord par une guerre des monnaies.
Ce scénario n’est pas à exclure et tout le monde y perdrait, sauf que la Bourse a décidé de chausser des lunettes roses et de ne pas y prêter attention.
En tout cas, le record boursier de mercredi fait réfléchir. Tout comme le fait que Trump, après avoir critiqué les banques américaines, s’est entouré de six banquiers, tous issus de Goldman Sachs, la banque la plus puissante, mais aussi la plus détestée sur Terre. Pourquoi ? Pour son rôle dans la crise aux États-Unis ainsi qu’en Europe avec notamment l’embellissement des comptes de la Grèce pour lui permettre d’entrer dans la zone euro.
Et puis, à côté de ce record boursier, il y a un autre record à mettre à l’actif de Donald Trump. Le livre 1984 de George Orwell, un livre vieux de 68 ans, est premier dans la liste des best-sellers d’Amazon. Pourquoi ? Parce que dans ce livre, l’auteur nous plonge dans un monde où la seule vérité qui compte, c’est celle de Big Brother, quitte à ce que cette vérité soit totalement déformée, qu’elle s’apparente à de la propagande. Tout rapport avec l’actualité récente ne saurait être que fortuit comme on dit dans les vieux films…