On en a peu parlé dans la presse non-spécialisée, mais Airbus vient de faire voler un A380 équipé de réacteur Rolls Royce Trent avec 100% de carburant SAF, c’est-à-dire Sustainable Aviation Fuel. C’est le groupe Total Energie qui a développé en Normandie ce carburant à partir d’huile et graisse de cuisson usagés.
L’avion géant a volé dans la région toulousaine durant 3 heures, brûlant 27 tonnes de fuel. Pour être plus précis, le SAF utilisé était le HEFA, ou Hydroprocesed Estres and Fatty Acids. Ce n’était pas le premier vol avec ce type de carburant, puisqu’en Mars 2021, un A350 avait déjà effectué un vol avec du carburant identique produit par la finlandaise Neste et les mêmes moteurs. Des tests ont aussi eu lieu avec d’autres types de moteurs, et également sur un hélicoptère Safran, mais jamais encore sur un appareil aussi gros.
La prochaine étape sera faite par le motoriste Rolls-Royce qui doit aboutir à la certification de ses moteurs Trent avec ce type de carburant par les autorités de l’aviation civile à l’horizon de 2030 : c’est encore assez lointain, mais en matière d’aviation, la précipitation n’est jamais de mise ; Boeing l’a appris à ses dépens. Par exemple, l’un des problèmes que RR doit encore résoudre, c’est la viscosité du carburant HEFA à basse température. Si les moteurs doivent chauffer pendant 30 minutes avant un décollage, cela aurait des conséquences sur la disponibilité de l’avion et donc sur la rentabilité.
Tout ceci témoigne des efforts considérables faits par l’aviation mondiale : constructeurs, motoristes, pétroliers, afin de rendre l’avion du futur plus propre et non dépendant des énergies fossiles. Si tous les autres moyens de transports se mettaient à des recherches appropriées au lieu d’accepter le tout électrique qui ne fait que reporter les problèmes, nous avancerions plus vite et mieux afin que le voyage reste l’un des piliers de la civilisation, et notre gagne-pain !
