Alors que le bras de fer continue entre Madrid et la Catalogne, les Bourses européennes restent plutôt calmes. C’est assez étonnant quand le risque politique est important.
Alors que le dialogue de sourd continue entre Madrid et la Catalogne, ce qui frappe les observateurs, c’est que la Bourse – je dirai mêmes les bourses européennes – restent étonnement calmes et ne semblent pas être affectées par cet imbroglio autour de l’indépendance de la Catalogne.
Bien entendu, l’incertitude persiste et ce n’est jamais excellent pour la Bourse, mais il faut bien reconnaître que la Bouse de Madrid résiste assez bien. Quant à l’euro, s’il a d’abord perdu du terrain, il l’a repris depuis lors. D’où la question posée : pourquoi ce relatif désintérêt des investisseurs pour une situation qui reste malgré tout encore risquée ?
Les raisons de ce flegme boursier ne manquent pas. Tout d’abord, ce n’est pas la première fois que les marchés financiers sont confrontés à des incertitudes géopolitiques. On l’a vu avec le Brexit, on l’a vu avec les élections aux Pays-Bas et en France, on l’a même vu avec les tensions avec la Corée du nord.
A chaque fois la tension est retombée d’un cran, et au final, les investisseurs se sont surtout concentrés sur les données économiques qui, elles, sont meilleures depuis plusieurs mois. Bref, comme l’écrivent Les Echos, l’effet mémoire joue à plein pour justifier ce calme relatif.
Ensuite, la Bourse de Madrid résiste bien car les entreprises espagnoles dépendent moins de leur marché intérieur que par le passé. Avant, le marché domestique représentait 75% de leurs bénéfices, et aujourd’hui 35% seulement. Et puis, à la différence des politiciens qui ont favorisé le Brexit ou de Marine Le Pen, ici, le mouvement indépendantiste catalan n’a rien contre l’Europe et ne souhaite pas sortir de la zone euro.
Et puis, à tort ou à raison, les investisseurs tablent sur un dialogue et une solution négociée, ou autrement dit, ces investisseurs estiment que la probabilité d’une indépendance réelle est assez faible. En conclusion, les marchés financiers ne jouent pas au pire mais estiment que notre bonne vieille Europe en a vu d’autres et va tenir le coup une fois de plus face à cette crise politique. Pour une fois que la Bourse n’imagine pas le pire, ce n’est pas le citoyen qui va s’en plaindre !