Les BnB sont un vrai danger pour les locaux… et pour les touristes

A la fin de cet été, la problématique des locations citadines du type AirBnB refait surface, et c’est le journal espagnol Expresso qui dévoile des chiffres impressionnants. Le groupement Eurocities, autrement appelé Alliance européenne des villes de locations en courts-séjours, regroupe un grand nombre de villes touristiques où le problème est identique pour tous : il n’y a plus assez de biens à louer pour le long terme, et c’est en premier lieu les jeunes locaux qui en souffrent.

Quelques chiffres : à partir du 9 mai de cette année, l’augmentation de la demande en BnB a été de 414,8% à Venise (qui a donc un autre problème que celui des bateaux de croisière), 410,4% à Florence, 523,3% à Porto et 367,9% à Athènes. Cela devient insupportable, et il faut prendre le problème dans sa globalité en montrant le rôle que les LCC jouent, en offrant un nombre considérable de sièges d’avion à des prix très bas, ce qui booste évidemment la demande vers ces villes.

En 2013, Amsterdam offrait déjà 4500 logements du type BnB ; ils sont aujourd’hui 22000 ! A Lisbonne, plus de la moitié des appartements disponibles à la location le sont sur ce créneau C’est ce qu’on appelle la “touristification” des villes, avec des conséquences qui peuvent être désastreuses sur la culture locale, et bien plus encore sur les prix qui deviennent inaccessibles pour les locaux. Oui, la culture traditionnelle est menacée, comme nous avons pu nous en rendre compte aussi dans des petites villes touristiques françaises, où il devient très difficile de trouver un restaurant proposant une cuisine locale, plutôt que des pizzas, des kebabs, des wraps ou des burgers.

Les villes membres d’Eurocities ont une demande précise à la Commission européenne. Elles voudraient que l’Europe se penche d’urgence sur le phénomène de la location pour courts séjours, en étudiant les conséquences en matière de disponibilité, d’accessibilité et d’habitabilité de ces villes pour les locaux avant tout. Il faut d’urgence réguler les autorisations de location et fixer des normes contraignantes et les mêmes pour tous.

Dès l’arrivée de l’opérateur principal sur le marché, il y a plus de dix ans, nous avions tiré la sonnette d’alarme sur un système dangereux. Trop de tourisme tue le tourisme. Mais les dirigeants politiques ont, comme toujours, des années de retard sur les réalités de terrain, ils sont dans la réactivité quand le problème devient aigu, jamais dans la proactivité.

Marc Dans

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