Le PDG du groupe INTEL, l’une des sociétés les plus importantes au monde, a été forcé de démissionner pour avoir une relation amoureuse – et consentante – avec l’une de ses employées. C’est l’occasion pour Amid Faljaoui, notre chroniqueur économique, de revenir sur la notion d’amour au bureau.
Les anglo-saxons ne badinent pas avec l’amour au travail. L’un des patrons les plus puissants au monde l’a découvert à ses dépens. Brian Krzanich, le PDG du groupe Intel -fabricant de micro-puces pour ordinateurs- est accusé d’avoir une relation amoureuse avec l’une de ses employées, une relation totalement consentante. Il a dû malgré tout démissionner de son poste.
Le communiqué de presse de cette société américaine rappelle que la politique interne de la société interdit aux dirigeants d’avoir des relations avec des personnes qui sont leurs subordonnées.
Bref, des personnes qui dépendent d’eux directement ou indirectement. Et donc si ce règlement s’applique aux chefs de service, il s’applique aussi au patron. D’où la démission immédiate d’un patron de 58 ans, patron emblématique du secteur.
Bon, je vous rassure, ce patron ne partira pas sans rien : il avait gagné l’an dernier 21 millions de dollars. L’action Intel a perdu environ 2% après cette nouvelle. Il faut dire que l’action Intel avait grimpé de 120% pendant le règne de Brian Krzanich à la tête d’Intel.
Mais il n’y a pas de crash boursier, que du contraire. La banque Credit Suisse recommande même l’achat de l’action Intel. Cette démission spectaculaire arrive quelques semaines à peine après le départ forcé de Sir Martin Sorrell, le PDG de WPP, le plus grand groupe de communication et de publicité au monde.
Là aussi, ce groupe n’est parvenu à la taille qu’il a aujourd’hui que grâce aux talents exceptionnels de Martin Sorrell. Mais voilà, lui aussi, du jour au lendemain, il a dû faire ses bagages à cause d’un comportement inapproprié.
« Les anglo-saxons ne badinent pas avec l’amour au travail: l’un des patrons les plus puissants au monde l’a découvert à ses dépens »
La rumeur, très insistante, veut qu’il ait dû partir parce qu’il a utilisé l’argent de la société pour se payer les services d’une prostituée de luxe.
Bref, il serait tombé parce qu’il a détourné de l’argent de la société pour payer des dépenses personnelles. Dans les deux cas, ce qui frappe l’esprit, c’est que deux hommes, très puissants, parmi les plus puissants au monde dans leurs secteurs, sont remerciés du jour au lendemain sans discussion parce que l’un et l’autre n’ont pas respecté les règles. Les uns trouveront cela excessif, d’autres se diront que le capitalisme n’est pas aussi aveugle qu’on le dit et que c’est bien qu’un dirigeant ne soit pas exempté des règles qui s’appliquent aux autres.
Et puis d’autres ironiseront comme l’a fait un commentateur boursier bien connu en France (il se disait que si à chaque fois qu’un patron devait être licencié pour avoir une relation au travail, il ne resterait plus beaucoup de patrons en activité).
Mais l’affaire du PDG d’Intel a au moins un mérite : elle rappelle que si l’amour est associé aux coquillages et crustacés, donc aux amours de vacances, en réalité, l’amour se conjugue plutôt avec imprimantes et agrafeuses !
Et si plusieurs études affirment qu’un couple sur trois se forme au travail, le magazine Psychologie cite une autre étude selon laquelle, « au travail 90% des relations sont éphémères, des passades pour la plupart ou des aventures sans lendemain ». Sachant que tout ce qui se passe aux États-Unis arrive quelques années après en Europe, les Cupidons de bureau sont désormais prévenus.