Dès qu’on parle d’influenceurs, on voit briller les yeux de la jeune génération. Ils et elles rêvent de participer activement à ces réseaux qui semblent leur permettre de vivre une vie de luxe, d’invitations, de voyages, de séjours dans les beaux hôtels. D’ailleurs, beaucoup d’entre elles (c’est surtout un phénomène féminin) mélangent sur leurs blogs Voyage et Life Style, les deux vont de paire dans cet univers rêvé.
La question qui se pose pour nous, professionnels du voyage, est la suivante : quel crédit accorder à ces tentatives de marketing d’influence ? La réponse est franchement générationnelle : les « anciens » y croient très peu, les plus jeunes le trouveront indispensable. Et quand on leur demande de citer les plateformes les plus attractives, les premiers citent parfois Facebook et Youtube, les seconds citent Instagram et TikTok. Tout en reconnaissant que ces deux applications sont utilisées par les plus jeunes, moins de 25 ans à une énorme majorité. Et si vous leur demandez alors quel serait l’impact de ces très jeunes sur la vente des voyages, visiblement ce n’est pas leur préoccupation première.
Quelques bureaux d’études ont sorti des chiffres intéressants.
Selon MediaKix, 80% des spécialistes du marketing estiment que le marketing d’influence est efficace. Dire le contraire serait sans doute cracher dans la soupe.
70% des adolescents, selon le Digital Marketing Institute, font plus confiance aux influenceurs qu’aux sources traditionnelles. Ici, ça devient inquiétant : qui contrôle la validité des infos partagées ? De plus, quels ados ont un pouvoir d’achat, ou même un pouvoir décisionnel sur des achats ?
49,6% des influenceurs déclarent que leurs abonnés se soucient surtout de l’authenticité du contenu, selon une étude de Zine.co. Cela semble rassurant. Mais cela veut dire aussi que 50,4% ne se soucient pas ou peu de la véracité du contenu…
Tout ceci mérite réflexion avant de se lancer tête baissée dans un type de marketing dont la rentabilité est sujette à caution et dont la cible est souvent très jeune. C’est donc un pari sur l’avenir à long terme ; dans vingt ans, très probablement, j’aurai tout faux.
Marc Dans, avec la collaboration de Salomé Bouffioux, étudiante
