Suite du dossier consacré aux aéroports de demain. Après avoir dressé un état des lieux et des nouveaux besoins, voici aujourd’hui les défis à relever, et notamment celui de la gestion du numérique et de la sécurité qui l’entoure.
Sécurité numérique : la gestion de l’IoT est une priorité pour tous
Qu’il s’agisse des caméras de surveillance IP, systèmes de chauffage et de climatisation (HVAC) ou panneaux d’information, l’exécution de l’ensemble des procédures sur une seule et unique infrastructure réseau offre une gestion et une manutention plus rentables, ainsi qu’une visibilité bien supérieure à l’échelle de l’entreprise.
Mais les déploiements mal sécurisés peuvent être dangereux et tout périphérique corrompu peut compromettre la sécurité du réseau. Face à des périphériques fixes et mobiles qui sont toujours plus nombreux à se connecter aux frontières du réseau, il devient de plus en plus important d’assurer un confinement approprié de ces périphériques IoT.
Grâce aux techniques de virtualisation de réseau, il est possible de créer des environnements isolés virtuels sur une seule et unique infrastructure et de faciliter la gestion de l’IoT. Cette approche permet à différents services ou équipes de conserver leurs propres déploiements de réseaux IoT. La segmentation virtuelle sur le réseau peut créer des « conteneurs IoT » pour regrouper, gérer et sécuriser les périphériques et utilisateurs. En cas d’infraction, il est ainsi possible d’empêcher les menaces de se propager d’est en ouest sur le réseau.
Le confinement IoT permet également aux différents services d’appliquer leurs propres règles de qualité de service (QoS) sur le réseau afin d’optimiser leurs propres procédures opérationnelles.
Dans chaque conteneur IoT virtuel, il est possible de voir et de gérer tout le trafic ainsi que tous les utilisateurs, de donner la priorité à certains périphériques et applications, de réserver ou de limiter la bande passante, d’interdire des périphériques ou encore de surveiller les mouvements de navigation suspects.
En appliquant un règlement QoS, il est possible de s’assurer que les procédures opérationnelles ou les biens critiques du réseau ont toujours accès aux ressources du réseau dont ils ont besoin pour fonctionner correctement.
L’assurance d’une coopération et d’une collaboration pour les parties prenantes
Les entreprises optent pour des plateformes connectées, sur lesquelles les personnes, les procédures et les « objets », y compris les aéroports, peuvent se connecter et collaborer. Les parties prenantes qui constituent cette communauté complexe – exploitants d’aéroport, compagnies aériennes, prestataires de services au sol, passagers, autorités et régulateurs – peuvent toutes bénéficier d’un flux d’informations sans entraves.
Les aéroports peuvent gérer le mouvement des passagers, optimiser les opérations et mettre en œuvre des communications d’urgence plus efficaces. Les compagnies aériennes peuvent assurer à leurs clients une expérience sans tracas en s’appuyant sur des infrastructures comme les balises pour les notifications automatisées.
Les passagers peuvent recevoir des informations en temps réel sur le temps d’attente approximatif aux contrôles de sécurité, l’emplacement des comptoirs d’enregistrement des différentes compagnies aériennes, des portes ou des tapis à bagages.
Les concessions de vente au détail et restaurants peuvent utiliser les services géodépendants pour promouvoir des offres qui permettront d’augmenter les interactions avec les passagers et donc leurs revenus.
Des informations situationnelles ou importantes sur les passagers peuvent être directement partagées en temps réel entre les parties intéressées, ce qui signifie que les données appropriées sont acheminées aux bonnes personnes, au moment même où elles en ont besoin.
API ouvertes : la clé de la connexion des personnes aux procédures
Pour ce faire, il est nécessaire de procéder au décloisonnement des systèmes, et les outils de communication comme la messagerie instantanée, la voix, le partage de documents, la vidéo et les alertes doivent être directement intégrés aux applications et systèmes.
Cela est désormais possible grâce aux API ouvertes qui commencent à être produites par les plus grands fournisseurs de communication du monde. Ces API ouvertes offrent aux partenaires technologiques et fournisseurs tiers l’occasion de placer les outils de communication et de collaboration au centre des services numériques des aéroports plutôt que de les cantonner à un rôle secondaire.
Aéroports intelligents : plus qu’une vision, une réalité
Pour relever ces défis, les aéroports ont besoin de solutions innovantes et l’infrastructure doit être utilisée de manière plus intelligente. Les aéroports doivent se servir des technologies pour tirer le meilleur parti de leur budget et de leurs ressources, gérer des volumes croissants de voyageurs, et répondre aux attentes de locataires commerciaux et de passagers technophiles toujours plus exigeants.
Face au besoin toujours plus pressant d’échanger des informations en temps réel, les aéroports devront adopter les nouvelles technologies qui leur permettront d’assurer un flux de communication constant. Les innovations capables d’intégrer des périphériques intelligents, de partager des informations à toutes les étapes du voyage d’un passager et d’assurer une meilleure communication entre les parties prenantes de l’aviation civile joueront un rôle crucial dans ce développement.
Mais la mise en œuvre de l’infrastructure appropriée nécessite une planification rigoureuse tenant compte des évolutions futures ainsi qu’une approche qui fait passer la sécurité au premier plan, des services aux consommateurs jusqu’au matériel informatique. L’aéroport intelligent est plus qu’une vision, c’est une nécessité absolue. À condition d’adopter l’infrastructure appropriée, il a le potentiel de devenir une réalité mondiale.
Pour relire la première partie :
Les aéroports doivent devenir intelligents (1ère partie)