Nous avons pris connaissance du Plan de relance de la Wallonie, essentiellement de son chapitre 12: Développer le tourisme comme moteur économique. Nous vous en proposons ici une analyse qui vous dispensera de lire cette littérature administrative toujours indigeste.
Quatre sous-chapitres sont proposés :
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- Construction d’un écosystème touristique fort, attractif et durable. N’est-ce pas ce qu’essaient de faire nos institutions du tourisme depuis toujours ?
- Redéploiement de l’image « destination Wallonie » comme vecteur du rayonnement de la région. N’est-ce pas ce qu’essaient de faire nos institutions du tourisme depuis toujours ? (bis). On disait naguère «renforcement» au lieu de redéploiement : le glissement sémantique ne vous aura pas échappé !
- Valorisation des parcs nationaux et de grands sites via le développement d’infrastructures touristiques adaptées. Adapter nos infrastructures aux sites : on y avait pensé, mais nos décideurs n’ont jamais accordé les budgets…
- Valorisation de biens à haute valeur patrimoniale. N’est-ce pas ce qu’essaient de faire nos institutions du tourisme depuis toujours ? (ter).
Eh bien non, il semble que nos institutions, WBT en tête, n’aient rien fait durant des décennies, mais on va enfin avoir des directives claires ! (Pour ceux qui douteraient, c’est de l’ironie). Lisez plutôt :
Sous le paragraphe 1, on va accentuer la digitalisation. Comment ? On va « mettre en place un Chèque numérique pour accélérer la transition numérique du secteur » ; on va « mettre en place un outil de gestion des flux ». On va « adapter la plateforme visitwallonia.be et celle du CGT ». Et puis surtout, pour dépenser un peu d’argent, on va « passer un marché public pour l’accompagnement à la mise en œuvre de la stratégie digitale ». Avec tout ça, on a envie de dire : on est sauvés !
On va encore lancer « un appel à projet pour le développement de l’offre structurée des infrastructure (sans s) fluviale/fluvestre ». Ce qui nous a obligé à aller voir la définition du mot fluvestre -preuve de notre incompétence. Et Wikipédia nous dit : «tourisme “fluvestre”, c’est-à-dire englobant toutes activités touristiques et de loisirs se pratiquant sur et le long des fleuves et canaux (tourisme fluvial, mais aussi itinérance à vélo, randonnée pédestre, balade équestre, paddle, kayak, etc.).» Ce nouveau glissement sémantique a du sens, nous le reconnaissons.
On va encore développer « un nouveau positionnement touristique des Lacs de l’Eau d’Heure », ou encore « aménager et baliser 500 km de traces VTT naturelles », si nous comprenons bien, baliser les traces laissées par les VTT ici et là, de façon sauvage ?
Fin de l’analyse du premier sous-chapitre du Plan de relance, on vous laisse réfléchir et digérer ; la suite au prochain numéro…