J’ai envie d’intituler la chronique d’aujourd’hui « Télétravail, suite et pas fin ». Suite et pas fin car ce sujet est inépuisable et me vaut parfois des remarques car il s’agit d’un sujet très controversé.
Jeudi dernier par exemple, j’ai vu deux nouvelles hyper intéressantes que j’ai donc envie de partage avec vous. La première, c’est un email envoyé par le patron d’Alphabet, la maison-mère de Google, à tous ses employés.
En gros, le patron du premier moteur de recherche au monde annonce qu’il autorise le télétravail – à vie – pour certains de ses salariés. Dans le même mail, il annonce qu’il s’attend à ce que 20% de ses 140.000 employés répartis un peu partout dans le monde ne reviennent jamais au bureau. Vous avez bien entendu « jamais » !
Pour le patron de Google, le mode de fonctionnement de demain sera « hybride », en clair, pas question de revenir au « monde d’avant ». Je dois préciser que ce genre de discours radical est surtout le fait d’entreprises technologiques, le Wall Street Journal nous indique que c’est exactement l’inverse pour le secteur bancaire. Et j’en connais des patrons de banques en Belgique qui eux se posent la question de savoir comment faire revenir leurs employés au siège social car la motivation n’y est plus…
Quasi au même moment, j’écoutais l’interview accordée par Sébastien Bazin, le patron du groupe hôtelier Accor, à mes confères de BFM en France. Je rappelle que le groupe Accor est l’un des plus grands groupes hôteliers au monde et qu’il regroupe des marques comme Ibis, Mercure, Novotel ou encore Sofitel. Que dit le patron de ce groupe ?
Qu’il s’attend à ce que l’épidémie change tout dans le secteur de l’hôtellerie-restauration : d’abord, il s’attend à ce qu’un quart des effectifs de son groupe hôtelier ne revienne pas travailler, et ensuite voici ce qu’il en dit précisément: « ce sont des personnes qui ont appris à passer du temps précieux avec leur famille, parce qu’ils ont sacrifié ce temps précieux en travaillant les weekends, en travaillant le soir. Ils ne vont plus le faire, parce qu’ils ont envie de changer de vie ou parce qu’ils veulent apprendre un autre métier, ils ont pris du temps à la réflexion pendant la crise sanitaire ».
Et Sébastien Bazin, le patron d’Accor ajoute qu’il espère trouver d’autres employés mais qu’il est conscient qu’il faudra mieux valoriser leur travail, soit par une meilleure rémunération, soit en faisant en sorte que leur poste soit plus polyvalent.
Et donc, en résumé, entre ce que je viens de vous dire sur Google et sur le futur de l’hôtellerie, vous devez comprendre comme l’écrivent malicieusement les auteurs de l’excellente lettre d’information TTSO que si vous invitez un ami qui travaille chez Google, il aura du temps pour vous voir, mais si vous allez déjeuner à l’extérieur, vous risquez d’avoir du mal à être servi !