Après avoir été reporté à plusieurs reprises, le premier vol du nouveau Boeing 777X, d’une durée de quatre heures, a eu lieu samedi dernier, de Paine Airfield à Everett dans le nord-ouest des Etats-Unis, marquant le début d’une série de tests en vol avant la certification de l’appareil par la FAA, l’administration fédérale de l’aéronautique.
Si tout se passe bien, les premières livraisons ne sont pas attendues avant « début 2021 », la période des vols d’essai devant être allongée et la procédure d’homologation approfondie à la suite des problèmes importants rencontré lors d’essais de pressurisation en septembre dernier.
Boeing ne peut évidemment se permettre de mettre sur le marché ce nouveau modèle sans qu’il soit techniquement irréprochable, d’autant qu’il a déjà été commandé à 340 exemplaires, principalement de la part de sept grandes compagnies aériennes, dont Emirates, Lufthansa, Cathay Pacific, Singapore Airlines et Qatar Airways.
Concurrent de l’A350
Le 777X, qui peut transporter de 384 à 426 passagers, est censé concurrencer l’A350 d’Airbus sur le marché des longs courriers, d’autant que Boeing va prochainement réduire la production des 787 Dreamliner, en raison cette fois de l’absence de commandes fermes de la Chine. Cet appareil avait lui aussi connu de nombreux problèmes techniques retardant de plusieurs mois sa mise en service.
La crise du 737 MAX
Une autre raison de la prudence de Sioux dont fait preuve le constructeur de Seattle est la crise du 737 MAX qu’il doit actuellement affronter, après les crashes d’Ethiopian et de Lion Air. Boeing a finalement décidé de cesser la production du modèle mis en cause, au bout d’interminables semaines qui ont vu la capitalisation boursière de Boeing fondre de… 25 milliards de dollars.
Les deux modèles — un long et un moyen-courrier — ne sont évidemment pas comparables, ni en termes de performances, ni en termes de réponse aux besoins des différents marchés. En revanche, c’est l’image même de Boeing qui est en cause. Boeing, qui avait livré un nombre record de 806 appareils, n’en a reçu en commande en 2019 que 380, soit un effondrement de 53 % des ventes, dont 54 seulement seront livrés. En prenant en compte les commandes qui ne seront probablement jamais honorées, le bilan passe même dans le rouge (– 87 avions).