Que s’est-il vraiment passé à Cancún le 19 avril avril dernier ? Geneviève Poirier, VP de Club Voyages Boislard Poirier, nous fournit quelques détails supplémentaires à propos de la mésaventure – terrifiante! – vécue par ses clients, le 19 avril dernier, à Cancún.
« Mon client était sur une terrasse au Riu Palace Las Americas avec son épouse. À un moment donné, il a vu s’approcher une moto marine chevauchée par deux hommes. Le passager assis derrière avait un fusil et s’est mis à tirer lorsqu’il est passé devant. Tout le monde s’est immédiatement couché au sol pour se mettre à l’abri des projectiles. Ensuite, la plage s’est vidée en quelques minutes. La police est rapidement arrivée. Dès lors, elle s’est faite très présente. »
On sait que le tireur ne visait pas les villégiateurs en général, mais un homme en particulier : un vendeur de plage itinérant. Aucun touriste n’a été atteint par des balles ni blessé. Quant à l’individu ciblé, il s’en est également tiré indemne. Après s’être réfugié dans un restaurant, il s’est enfui, sans donner à la police l’occasion de l’interroger.
Tout laisse cependant croire que l’incident constitue un autre épisode de la guerre que se livrent des gangs criminels pour le contrôle du trafic local de la drogue. Depuis le début de l’année, pas moins de 130 meurtres auraient ainsi été dénombrés à Cancún.
Jusqu’ici, les secteurs touristiques de la station balnéaire avaient toutefois été relativement épargnés par cette vague de violence.
Si l’attaque à la moto marine de Cancún a été peu couverte par les médias de référence (hormis une courte dépêche de l’agence Associated Press), elle a en revanche fait les manchettes de plusieurs sites propagandistes de la droite américaine, comme Breitbart News ou USSA News (organe du Tea Party). Dans les médias sociaux, plusieurs se sont questionnés à propos de cette quasi-absence de couverture, soupçonnant une opération de camouflage visant à épargner l’image de la destination.
Geneviève Poirier s’est aussi posé la question. « L’événement s’est produit le jeudi et nous n’avons eu ensuite aucune nouvelle de nos clients pendant trois jours. Ça nous a beaucoup étonnés. Nous nous sommes même demandé si on ne leur avait pas coupé le Wi-Fi à l’hôtel! Nous nous demandons surtout pourquoi on n’a pas plus parlé de de cette affaire dans les médias en général », dit-elle.
Malgré les récents reportages des médias sur le crime et la violence au Quintana Roo, Cancún et toutes les destinations touristiques de l’État de Quintana Roo sont sans danger pour les voyageurs. Aucun des événements rapportés n’est lié aux touristes internationaux.
MESSAGE DU MEXICO TOURISM BOARD
Invitée à commenter, Fernanda Rosas, directrice du Conseil de Promotion touristique du Mexique (CPTM) à Montréal, nous a plutôt transmis la déclaration officielle des autorités touristiques mexicaines aux voyageurs et aux partenaires de l’industrie. Cette déclaration, précisons-le, est datée du 20 avril, soit le lendemain de l’attaque. Il serait donc injuste de reprocher au Mexico Tourism Board d’avoir tenté de cacher ou nier l’incident.
De fait, dans son message, l’Office de tourisme du Mexique confirme d’emblée les faits survenus sur une plage de Cancún, le 19 avril : « Les autorités locales ont réagi à une tentative d’agression perpétrée par des individus impliqués dans des activités criminelles visant un résident mexicain de la région qui vend des marchandises sur la plage. Aucun touriste ou résident n’a été blessé et les autorités mènent actuellement une enquête. »
Sitôt cela dit, l’Office mexicain du tourisme cherche à rassurer les voyageurs et ses partenaires de l’industrie : « Cancún et toutes les destinations touristiques de l’État du Quintana Roo sont sans danger pour les voyageurs », affirme-t-on.
« Malgré les récents reportages des médias sur le crime et la violence au Quintana Roo, aucun des événements rapportés n’est lié aux touristes internationaux. Les reportages portent plutôt sur des incidents impliquant des résidents mexicains locaux », insiste-t-on.
Le message souligne aussi que le gouvernement des États-Unis ne déconseille pas, actuellement, les voyages dans les destinations touristiques de l’État du Quintana Roo, comme Cancún, Cozumel, Playa del Carmen, Tulum et la Riviera Maya.
On précise que dans le site Web sur les voyages du Département d’État américain, on classe le Mexique au niveau 2, soit au même niveau que l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
Néanmoins, le Mexico Tourism Board souligne qu’un certain nombre d’initiatives de sécurité publique ont été déployées dans l’État de Quintana Roo pour assurer la protection des voyageurs et des résidents. « Les efforts récents comprennent une présence policière accrue sur les routes, les plages et les ports, plus d’investissements dans la technologie de surveillance et des programmes de services communautaires », indique-t-on.
Les initiatives de sécurité publique récentes déployées dans l’État du Quintana Roo pour assurer la protection des voyageurs comprennent une présence policière accrue sur les routes, les plages et les ports, plus d’investissements dans la technologie de surveillance et des programmes de services communautaires.
DES MESURES QUI PORTENT FRUIT
On ajoute que les mesures prises par le gouvernement mexicain et par l’ensemble de l’industrie touristique ont contribué à assurer la sécurité et la satisfaction des visiteurs au Mexique – ce qui expliquerait les récents succès de la destination. À cet égard, on rappelle que le Mexique est passé de 15e pays le plus visité au monde en 2012 à 6e en 2017. L’an dernier, le pays a ainsi accueilli plus de 39,3 millions de touristes internationaux, soit une hausse de plus de 12 % par rapport à l’année précédente.
« L’Office du tourisme du Mexique et ses partenaires à travers le pays restent engagés à accueillir plus de visiteurs dans notre pays en 2018, et à assurer la sécurité et le bien-être de tous ceux qui souhaitent profiter de la variété des expériences que le Mexique a à offrir», conclut-on.