Le Péloponnèse, un petit goût de paradis (2/2)

Le village de Dimitsana au cœur de l’Arcadie montagneuse s’étire sur le haut d’une colline et a conservé son caractère authentique.

 La Grèce ouvre ses portes aux touristes, elle en a bien besoin ! Sachez qu’à la date du jour les résidents des pays de l’UE, de l’espace Schengen mais aussi du Royaume-Uni, d’Israël, des Emirats Arabes Unis et de la Serbie sont dispensés de la quarantaine préventive de 7 jours à condition de présenter un test PCR négatif ou un certificat de vaccination de plus de 14 jours, rédigé en anglais….

Les îles semblent avoir la cote cet été, comme si elles vous assuraient de pouvoir profiter de la saison loin des foules. La Grèce a bien d’autres atouts et l’intérieur des terres, toujours proche de la mer pour les fans de plages, offrira à coup sûr de belles escapades !

Le cap Tenaro, le point le plus méridional de la Grèce continentale baigné d’un côté par la Méditerranée et de l’autre par la mer Ionienne.

Ce n’est pas pour rien que la mythologie grecque s’enracine dans la presqu’île et que toutes les civilisations y ont laissé des traces ! Ruines antiques, églises byzantines, bastions francs, forteresses turques et vénitiennes, villages de charme et paysages spectaculaires entre mer et montagne : le Péloponnèse se prête à un voyage itinérant avec, à chaque étape, sa double facette de patrimoine culturel et naturel.

Visages secrets d’une Grèce rustique.

L’Arcadie, au cœur de la presqu’île, est hérissée d’austères montagnes de schiste dont les flancs dévalent vers d’étroites vallées. Pour ouvrir leur horizon et se protéger d’éventuels envahisseurs, les villages se sont perchés sur des buttes.

Andritsena, Karitena, Stemnitsa, Dimitsana, Figalia, autant de hameaux perchés qui déroulent leurs ruelles étroites et pavées entre des maisons patriciennes ornées de balcons en bois et coiffées de toits de tuiles.

Lagia, un village typique de la Magne avec ses maisons de pierre. La petite chapelle enfouie dans une végétation de garrigue dégage un charme fou au bord d’un virage.

Quelques boutiques d’un autre âge font encore la part belle à l’artisanat local : du miel parfumé, des tapis de laine, des nappes brodées, des cannes de berger, des confitures de fruits sauvages,… D’un bourg à l’autre, la route tortueuse serpente le long des gorges, ouvrant de superbes panoramas sur les montagnes tapissées de forêts de sapins

Paradis des randonneurs, chaque village propose des sentiers balisés qui mènent à d’innombrables trésors cachés : ruines antiques, fontaines scellées dans la pierre, chapelles byzantines, cascades bondissantes…

Quel plaisir au retour de s’asseoir à l’ombre d’un platane dans un kafeneion où le café grec a un goût hors du temps à l’image des paysans attablés qui ne se laissent guère distraire par les touristes égarés dans l’arrière-pays.

Les kafeneions, des lieux de vie implantés sur toutes les places des villages grecs et reconnaissables à leurs chaises en bois.

Plus au sud, d’autres villages de pierre se nichent au creux de criques enserrées dans un écrin de hautes falaises ou encore sur des éperons rocheux dans un décor âpre ouvert sur le golfe de Messénie. Loin de la douceur habituelle des rivages grecs et de l’effervescence qui règne sur les sites antiques, la petite péninsule du Magne s’étire entre l’imposante épine dorsale des Monts Sangios et les eaux bleues de la Méditerranée.

Les ondoyantes oliveraies qui font la réputation de Kalamata cèdent la place à un paysage de buttes pelées, royaume de chèvres dont les clochettes qui résonnent semblent souvent être le seul signe de vie dans ces terres arides.

Liméni, Gerolimenas, Porto Kagio, autant de ports minuscules où d’humbles barques colorées dansent sur l’eau et des filets de pêche sont tirés sur la plage de galets. Chaque village se hérisse de hautes maisons carrées dont l’étroite silhouette grise a des allures de sentinelle figée dans la pierre.

Vathia, un étrange village-citadelle avec quelque 150 tours, maisons et bâtisses fortifiées ramassées qui témoignent de l’architecture maniote.

C’est que les Maniotes sont réputés pour leur caractère farouchement indépendant et leur tempérament guerrier. Ils ont toujours résisté aux envahisseurs de tout poil, Byzantins, Francs, Vénitiens ou Turcs et ils ont déclenché de sombres vendettas contre des hameaux voisins, voire même des clans ennemis du même village.

Ces conflits meurtriers ont préservé cette architecture particulière qui confère aujourd’hui à ces villages marqués par un exode massif une ambiance d’abandon surréaliste. Vathia, hérissée d’une dizaine de tours, a vu la plupart de ses maisons fortifiées abandonnées aux chats et aux ronces. Toutefois, le village reprend vie peu à peu, au rythme des réhabilitations qui installent dans ce décor historique des maisons d’hôtes bien attrayantes pour ceux qui sont séduits par ce paysage de landes battues par les vents.

Avec son petit port de charme et sa magnifique plage aux eaux limpides, la baie de Limeni est très appréciée pour son cadre idyllique.

Cap sur la côte.

Sur un millier de kilomètres, le Péloponnèse déroule un littoral souvent déchiqueté, ponctué de ports paisibles dont les quais occupés par un cordon de terrasses invitent à déguster le poisson pêché le matin même. A quelques mètres à peine, les enfants s’ébattent dans les flots bleus de la mer qui vient mourir dans un soupir sur une courte plage de galets ronds.

Etalé en amphithéâtre face à la mer, Pylos sommeille au fond d’une des plus belles rades de la Grèce. Ancien port de Sparte, Gythion dévoile son front de mer en arc de cercle autour d’un port pittoresque où les pêcheurs de poulpes sèchent les prises de la journée au soleil avant de les servir aux tables des restaurants alignées le long du quai.

La ville de Gythio bâtie en arc de cercle avec le long du port une succession de tavernes que les poissonniers locaux approvisionnent chaque jour.

Les amateurs de vieilles pierres ne sont pas en reste. Le long des côtes découpées s’égrènent des forteresses, témoins du passage des Francs, des Vénitiens ou des Ottomans. Couronnée par une citadelle vénitienne, Nauplie a préservé son ambiance italienne avec ses ruelles pavées de marbre qui invite à se perdre entre placettes ombragées et ruelles longées d’ateliers d’artistes, de boutiques branchées et de restaurants alléchants.

L’impressionnante citadelle de Methoni occupe tout un promontoire qui se prolonge dans la mer et se termine par un îlot relié au continent par une digue étroite. S’y promener plonge le visiteur dans l’ambiance médiévale de jadis quand le port jouait un rôle stratégique sur la route de Constantinople et de la Terre Sainte. Du chemin de ronde du fortin érigé sur l’îlot s’ouvre un large panorama sur le port, la rade et la paisible plage de sable fin qui s’étire au pied des murailles.

Qui peut imaginer qu’à l’arrière de ce rocher relié à la terre par une jetée étroite se cache une citadelle médiévale, Monemvassia, une étape incontournable pour tout voyageur de passage dans le Péloponnèse !

Quand on voit surgir le gigantesque rocher de Monemvasia, on n’imagine guère le joyau qui se cache derrière ce vaisseau de pierre battu par les flots qui le cernent. Une cité médiévale invisible depuis la péninsule est accrochée aux flancs du rocher, à l’abri de remparts qui l’enserrent depuis la ville basse jusqu’à la ville haute couronnée par un champ de ruines éparses.

Quand on pénètre dans son enceinte, on se sent happé par l’histoire de ces habitants qui vécurent à l’abri de ces minuscules maisons de pierre, agglutinées les unes sur les autres. Se perdre dans le lacis des venelles, entre passages voûtés, volées d’escaliers et chemins de garde, c’est plonger avec ravissement dans les racines de l’histoire de notre civilisation.

A lire ou relire: Le Péloponnèse, un petit goût de paradis (1/2)


Infos pratiques.

Infos. Un site incontournable et assez complet : www.visitgreece.gr et www.aroundpeloponnese.com

Quand partir : Le Péloponnèse se visite toute l’année et on peut s’y baigner de mai à octobre. Le printemps et l’automne sont les meilleures saisons sans trop d’affluence sur les sites.

Y aller : Sur place, le plus simple est de prévoir la location d’un véhicule pour un séjour itinérant. Les routes sont bonnes et les plus petits véhicules ont le mérite de se faufiler aisément partout.

Se loger : Entre mer et montagne, le Péloponnèse propose de tout et à tous les prix. A l’arrivée comme au départ, Loutraki, près du canal de Corinthe est une étape de choix en bord de mer, avec vue sur le massif du Péloponnèse www.clubhotelloutraki.gr. A Kalamata, une étape sur le port www.elektrahotelspa.gr avec un spa sur le toit. Face au rocher de Monemvasia, le superbe hôtel boutique www.kinsternahotel.gr offre un confort exceptionnel dans un décor de rêve qui rime avec élégance, luxe et raffinement. Une adresse incontournable pour une nuit ou un repas. Près de Nauplie, au cœur de vignes et de vergers d’agrumes, le www.hotelperivoli.com est une étape toute en douceur et à prix doux pour ceux qui veulent visiter les sites proches de Epidaure, Tirynthe et Mycènes.

Se restaurer : Reflet d’une terre d’échanges, la cuisine grecque intègre les éléments de la gastronomie turque comme dans les pâtisseries fondantes et sucrées. Cuisine de soleil, les légumes, les épices, le miel et l’huile d’olive sont prépondérants. Le Péloponnèse produit du vin de qualité comme le blanc de Mantinia ou le rouge de Néméa. Une excellente adresse www.domainespiropoulos.com

 

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