Le Péloponnèse, un petit goût de paradis (1/2)

Le monastère Philosophos perché sur la falaise qui domine les gorges de Loussios semble suspendu dans le vide.

La Grèce ouvre ses portes aux touristes, elle en a bien besoin ! Sachez qu’à la date du jour les résidents des pays de l’UE, de l’espace Schengen mais aussi du Royaume-Uni, d’Israël, des Émirats Arabes Unis et de la Serbie sont dispensés de la quarantaine préventive de 7 jours à condition de présenter un test PCR négatif ou un certificat de vaccination de plus de 14 jours, rédigé en anglais….

Les îles semblent avoir la cote cet été, comme si elles vous assuraient de pouvoir profiter de la saison loin des foules. La Grèce a bien d’autres atouts et l’intérieur des terres, toujours proche de la mer pour les fans de plages, offrira à coup sûr de belles escapades !

L’enceinte de la cité de Messène d’une longueur de 9 km date du 3ème siècle avant J-C et compte parmi les murailles les mieux conservées de la Grèce. La porte d’Arcadie, avec un immense bloc monolithique posé en travers de la chaussée, donne une idée de la puissance de l’édifice.

Ce n’est pas pour rien que la mythologie grecque s’enracine dans la presqu’île et que toutes les civilisations y ont laissé des traces ! Ruines antiques, églises byzantines, bastions francs, forteresses turques et vénitiennes, villages de charme et paysages spectaculaires entre mer et montagne: le Péloponnèse se prête à un voyage itinérant avec, à chaque étape, sa double facette de patrimoine culturel et naturel.

A 80 km à peine d’Athènes, Corinthe est la porte d’entrée du Péloponnèse. C’est ici, sur cette presqu’île, qu’est archivée toute l’histoire de notre civilisation, entre vestiges néolithiques, sites de la Grèce antique et forteresses franques, vénitiennes ou ottomanes.

Le site archéologique d’Olympie dédié à Zeus est un des sites antiques les plus connus en Grèce.

Olympie, Sparte, Epidaure, Tirynthe ou Mycètes, autant de noms qui ont rempli les pages de nos livres d’histoire. Il suffit de quelques pas au cœur des anciens sanctuaires pour que les héros et les divinités qui ont bercé nos rêves d’adolescent prennent vie. La fascination est toujours aussi vivace.

Terre des Dieux

Comment ne pas succomber au charme d’Olympie ? Les premiers Jeux Olympiques naquirent en 776 av. J-C autour de compétitions sportives sous tendues par un idéal de paix. A l’issue de chaque épreuve, le vainqueur recevait une couronne de rameaux d’olivier taillés dans un arbre sacré avec une serpe d’or.

Ithomi, c’est l’ancienne Messène construite par Epaminondas après la défaite de Spartes. Le site au pied d’une montagne sauvage s’ouvre sur une des plus belles vallées du Péloponnèse.

En flânant entre les ruines qui émaillent le site, on imagine les athlètes s’entraîner dans la cour enfermée par des colonnades doubles, on s’incline devant les colossales colonnes du temple de Zeus qui jonchent aujourd’hui le sol, on croit entendre les vivats des 45000 spectateurs qui encourageaient les coureurs sur la piste du stade…

Le sanctuaire d’Epidaure consacré au dieu guérisseur Esculape est encore à l’état de puzzle et il faut au néophyte beaucoup de bonne volonté pour déceler ce qu’y fut la vie autrefois. Sans aucun doute y croyait-on à la vertu apaisante des spectacles donnés dans le plus accompli des théâtres grecs.

Le théâtre d’Epidaure, édifié au 4ème siècle avant J-C et parfaitement proportionné pouvait accueillir 6.000 spectateurs et est encore réputé pour son acoustique exceptionnelle.

Érigé au milieu des montagnes, l’amphithéâtre est doté d’une acoustique exceptionnelle, à tel point que même des gradins les plus élevés, on peut entendre résonner une pièce qui tombe sur la scène. Pas étonnant que les touristes s’amusent à y déclamer des textes pour le plus grand plaisir des spectateurs occasionnels qui applaudissent tout comme le public il y a 6.000 ans.

C’est encore au dieu Esculape qu’un temple a été édifié à Ithomi. S’asseoir sur les gradins du théâtre qui ouvre sur une scène tapissée de dalles de marbre polychromes ou encore sur les degrés en fer à cheval qui encadrent le stade, c’est s’offrir une merveilleuse incursion dans le passé.

A 25 km à peine du site archéologique d’Olympie, Skafidia entre oliveraies et criques sableuses.

Au cœur de cette vallée riante ombragée par des oliviers centenaires, l’imagination se laisse emporter pour vagabonder à l’époque où le général Epaminondas édifiât ici une ville prospère pour stopper l’expansionnisme de Sparte.

Pour protéger la cité, il construisit une gigantesque muraille qui serpentait entre la plaine et la montagne en épousant les moindres contours du relief. Aujourd’hui encore, la route emprunte la monumentale porte d’Arcadie dont l’appareillage des murs de type cyclopéen stupéfie le visiteur.

Depuis les ruines de la ville haute de Mystra la vue qui s’ouvre sur les sites de la ville basse et au loin sur Spartes est unique.

Terre de pèlerinage

Le calendrier orthodoxe compte environ 300 saints et le pays foisonne d’églises byzantines, de la chapelle familiale la plus humble au monastère le plus imposant qui s’animent de services religieux et de festivités mêlant piété et plaisirs profanes à l’occasion de la fête du saint patron avant de replonger dans une apparente torpeur qui surprend toujours le touriste d’un jour.

L’Hodigitria, l’église principale du monastère du Brontochion, avec ses fresques dédiées à la Vierge « qui montre le chemin » est une des plus belles de Mystra.

Surmontés par une imposante forteresse franque perchée sur un éperon rocheux, les vestiges de Mystra, l’ancienne capitale byzantine du 14ème siècle, s’étagent sur les flancs d’une colline, offrant un aperçu saisissant d’un empire brisé : dédale de maisons détruites, de palais éventrés et d’églises chapeautées de dômes à l’image de la voûte céleste.

Un sentier plus raide débouche au monastère de Pantanassa. Des chats s’étirent au soleil dans une cour fleurie, une nonne vêtue de noir glisse le long des murs sans un regard pour le visiteur. Dans l’église, le silence est encore plus perceptible, à l’image de cette autre nonne dont la silhouette sombre semble statufiée.

Les murs sont décorés de superbes fresques dont le réalisme s’accentue encore dans la lumière vacillante des chandelles offertes par les visiteurs, troublés par la force de la foi qui habite ces moniales d’un autre temps.

Le monastère de Prodromos construit en enfilade sur une faille de la falaise, à 200 mètres au-dessus de la rivière Loussios offre une incroyable vue sur un paysage sauvage de l’Arcadie.

Même exaltation muette dans les murs des monastères suspendus à flanc de falaises, au-dessus de gorges profondes. Scellé à la façade rocheuse qui surplombe le canyon de Lousios, le monastère Prodromou semble défier la terre, telle une forteresse de la foi dressée contre les agressions du monde extérieur.

Couverts d’un paréo qui cache jambes et bras nus, les rares visiteurs s’égarent en silence entre escaliers et coursives. Une porte qui s’entrouvre, une longue silhouette vêtue de noir, des pas feutrés, c’est à peine si on perçoit la présence des quelques moines qui invitent ainsi leurs hôtes à se recueillir dans le silence.

La petite ville accueillante de Méthoni reçoit de nombreux touristes attirés par ses plages mais aussi par ses tavernes et son château historique.

Une odeur d’encens imprègne les lieux, la roche noircie par la fumée des bougies est tapissée d’icônes et d’anciennes fresques. La vue qui s’ouvre sur le ciel depuis les balcons est immense, à l’image du plongeon de l’âme dans un monde de vertige.


Infos pratiques.

Infos. Un site incontournable et assez complet : www.visitgreece.gr et www.aroundpeloponnese.com

Quand partir : Le Péloponnèse se visite toute l’année et on peut s’y baigner de mai à octobre. Le printemps et l’automne sont les meilleures saisons sans trop d’affluence sur les sites.

Y aller : Sur place, le plus simple est de prévoir la location d’un véhicule pour un séjour itinérant. Les routes sont bonnes et les plus petits véhicules ont le mérite de se faufiler aisément partout.

Se loger : Entre mer et montagne, le Péloponnèse propose de tout et à tous les prix. A l’arrivée comme au départ, Loutraki, près du canal de Corinthe est une étape de choix en bord de mer, avec vue sur le massif du Péloponnèse www.clubhotelloutraki.gr. A Kalamata, une étape sur le port www.elektrahotelspa.gr avec un spa sur le toit. Face au rocher de Monemvasia, le superbe hôtel boutique www.kinsternahotel.gr offre un confort exceptionnel dans un décor de rêve qui rime avec élégance, luxe et raffinement. Une adresse incontournable pour une nuit ou un repas. Près de Nauplie, au cœur de vignes et de vergers d’agrumes, le www.hotelperivoli.com est une étape toute en douceur et à prix doux pour ceux qui veulent visiter les sites proches de Epidaure, Tirynthe et Mycènes.

Se restaurer : Reflet d’une terre d’échanges, la cuisine grecque intègre les éléments de la gastronomie turque comme dans les pâtisseries fondantes et sucrées. Cuisine de soleil, les légumes, les épices, le miel et l’huile d’olive sont prépondérants. Le Péloponnèse produit du vin de qualité comme le blanc de Mantinia ou le rouge de Néméa. Une excellente adresse www.domainespiropoulos.com

 

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