Le pari de Pascal et les contes de fées du coronavirus

Croyez-vous aux contes de fées ? Non, parce que vous avez passé l’âge ? Vous avez tort. Regardez autour de vous, nous sommes en plein en plein dedans.

Le personnel médical est adulé et le secteur des soins de santé devrait être revalorisé financièrement. Mêmes les salariés du privé sont sollicités pour recevoir un deuxième coup de pouce fiscal (tax shift bis). Les grandes entreprises sont déjà ou seront subsidiées (voire nationalisées).

Les faillites sont reportées pour ne pas dire interdites pour le moment. D’aucuns voudraient aussi interdire les licenciements. Les secteurs de l’Horeca, de l’événementiel, de la culture, de l’enseignement vont recevoir des aides publiques (c’est promis, juré, croix de bois, croix de fer).

La transition énergétique aura également les faveurs des deniers publics. Grâce au covid-19, des secteurs entiers, qui pleuraient depuis des années, sont en passe de recevoir ce que ni les manifestations de la FGTB, du PTB ou des « gilets jaunes » n’ont réussi à décrocher. L’argent coulera désormais à flot. Il provient de l’Europe (commission et banque centrale), de l’État fédéral et des Régions. Normal, à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels.

Mais par quel tour de magie, nos élites politiques arrivent-elles à trouver cet argent qui, hier encore, manquait cruellement ?

Simple, la magie en question, c’est la création de la fausse monnaie selon l’économiste Philippe Dessertine (Université Paris I – Panthéon-Sorbonne). Fausse ? Oui, car elle n’a aucune contrepartie si ce n’est un jeu d’écriture comptable orchestré par les banques centrales. Et pour le COVID-19, la contrepartie est vraiment inexistante vu que la production mondiale s’est arrêtée pendant 2 ou 3 mois !

Mais la magie financière semble fonctionner. Même auprès des investisseurs cyniques de la Bourse, vu que la baisse est désormais interdite sur les marchés financiers. Interdite car les banquiers centraux veillent au grain.

Leur parole et leur nouvelle panoplie anti-coronavirus rassurent les investisseurs même si, comme le rappelle perfidement Philippe Dessertine, ces hauts fonctionnaires n’ont jamais créé de richesse de leur vie.

Et le pauvre entrepreneur au milieu de cet univers parallèle, que peut-il faire ?

Etre pessimiste à court terme et optimiste à long terme comme le lui suggère Oussama Ammar, le gourou de la tech française. Normal, les entrepreneurs un peu aguerris le savent bien, la clé du bonheur pour un dirigeant d’entreprise, c’est d’avoir des attentes en-dessous de la réalité.

En clair, le patron de PME avisé n’hésitera pas : il réduira drastiquement ses coûts, pivotera de modèle économique s’il le peut, coupera les branches mortes sans sourciller, et se préparera au « monde d’après » avec optimisme.

Mais le chef d’entreprise restera sans illusion, car personne, absolument personne ne pourra lui garantir que ses affaires reprendront le chemin du « business as usual ». Il doit en quelque sorte appliquer le pari de Pascal au monde de l’entreprise.

« Que Dieu (deuxième vague du virus) existe ou pas, mieux vaut parier sur son existence » préconisait Pascal. A tous les coups, on sort gagnant de ce pari. Si un philosophe et mathématicien de l’envergure de Pascal l’a écrit, qui suis-je pour le contredire…

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