Le mouvement Slow est né dans un village du Nord de l’Italie, lorsqu’un restaurateur local a vu s’installer en face de lui une enseigne portant fièrement le slogan « Fast Food ». Du coup (pour dire comme tout le monde), il décida d’afficher sur son restaurant traditionnel le slogan « Slow Food ». Et c’était parti pour le mouvement Slow, qui a gagné peu à peu toutes les activités humaines. Sauf peut-être le « business travel », et encore !
On serait presque tenté de dire que le seul vrai tourisme est le slow-tourism. Et pour le pratiquer, c’est bien plus un état d’esprit qui est nécessaire qu’un moyen de locomotion lente. C’est bien d’utiliser le vélo (en tout cas une fois qu’on est sur place), le bateau, la calèche, etc.
Mais on peut aussi bien pratiquer le slow-tourism en partant en vacances en avion ou en voiture. Il s’agit d’apprécier ce que l’on visite, ce que l’on fait en prenant son temps, ce que l’on mange… C’est finalement l’inverse de la caricature du tourisme asiatique, dont la reconnaissance sociale dépend du nombre de photos prises dans le plus grand nombre d’endroits possibles.
La thématisation
C’est un thème qui nous est cher, et que dans le jargon des DMC, on appelle plus volontiers le « special interest ». C’est une forme de voyage qui se démarque du pur segment des vacances, mais qui revêt un intérêt considérable. Nous sommes tous membres de l’une ou l’autre association de passionnés divers, attirés par un hobby.
Que ce soit les arts, la gastronomie, les ruines, la randonnée (nous n’allons pas citer les centaines de catégories), il n’y a rien de plus satisfaisant que de mettre sur pied un voyage de découverte avec des personnes partageant les mêmes passions.
Ceci dit, ce n’est pas nécessairement du voyage de groupe : on peut très bien organiser un voyage pour individuels centré sur un thème bien précis. Cela demande un peu de préparation, mais quelle personnalisation, et quelle valeur ajoutée !
Faire quelque chose de ses mains
Le tourisme créatif n’est pas vraiment nouveau, mais il attire de plus en plus d’adeptes : avec l’âge, on aime moins le farniente sur la plage, et on aspire à occuper son temps de vacances avec une activité artistique, tout en découvrant une autre culture et en apprenant un artisanat méconnu, une musique nouvelle, un folklore local, etc. Le maître-mot pour ce type de touristes est le partage. Rencontrer la population locale est donc essentiel.
Les Greeters
Les rencontres locales présentent aussi quelques inconvénients, par exemple les Greeters : si l’idée semble bonne de faire se rencontrer des touristes et des locaux bénévoles, elle l’est moins quand ces derniers se transforment en guides « gratuits », prenant ainsi le job de bons professionnels. Et si nous avons mis « gratuit » entre guillemets, c’est parce que la phrase « vous donnez ce que vous voulez » est tout à fait habituelle chez ces « bénévoles ».
Il est vrai aussi que les guides professionnels devraient parfois se remettre en question. Le guidage n’est plus ce qu’il était, les goûts ont changé, Internet donne tous les renseignement possibles… sauf justement ce que recherchent les touristes avertis : les petits coins discrets, les endroits où on ne trouve pas de… touristes ! L’idéal serait que nos guides urbains deviennent des Greeters un peu moins bénévoles.