Le nouveau déguisement du «Made in China» s’appelle «Made in Vietnam»

Sur la rivière des parfums ©Hervé Ducruet

 Grâce aux taxes douanières imposées par Trump à la Chine, les étiquettes Made in Vietnam vont augmenter sur les produits que nous trouvons dans nos supermarchés. Sans doute pas au point de remplacer le Made in China, mais comme l’explique Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, le Vietnam est devenu aujourd’hui le nouveau tigre de l’Asie.

Il va falloir s’habituer à ne plus dire « Made in China » mais plutôt « Made in Vietnam ». D’abord, parce que pour contourner les nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump à la Chine, les patrons chinois n’ont rien trouvé de mieux que de délocaliser une partie de leurs usines au Vietnam ou très près du Vietnam.

Le journal suisse Le Temps relate par exemple que la Chine va construire 7 zones industrielles dans la province du Guangxi, le long de sa frontière avec le Vietnam.

« Ce sont des usines qui auront une surface de 20 à 100 km2 et elles hébergeront une centaine d’usines. Les biens qui y seront assemblés porteront l’étiquette Made in Vietnam, même si leurs composants viennent de Chine », relate Le Temps.

L’idée, bien entendu, comme je viens de le dire, c’est d’éviter les taxes douanières imposées par Washington sur les biens d’exportations chinois. En fait, la politique de Donald Trump n’a fait qu’accélérer une mouvement en faveur du Vietnam qui existe depuis plusieurs années déjà.

En 2015 par exemple, avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, les américains avaient aussi imposé une série de taxes sur les lits, les tables de chevet et les armoires fabriquées en Chine, histoire de protéger leurs propres producteurs contre ces meubles bon marchés.

« Il va falloir s’habituer à ne plus dire « Made in China » mais plutôt « Made in Vietnam »

Le résultat ne s’est pas fait attendre, les fabricants chinois de ces meubles se sont déplacés au Vietnam et le secteur du meuble y est aujourd’hui un secteur important.

Mais attention : ces déplacements de la Chine vers le Vietnam ne sont pas non plus sans risque. Lorsque plusieurs producteurs d’acier chinois ont commencé à faire transiter leurs produits par le Vietnam pour avoir l’étiquette Made in Vietnam, le gouvernement américain a vite réagi et a introduit une taxe sur l’acier vietnamien de plus de 200%.

Mais le Vietnam ne se contente pas d’héberger les produits qui veulent contourner les taxes douanières américaines. Si les usines y sont aussi nombreuses aujourd’hui, que ce soit dans l’ameublement, le textile ou les chaussures de sport de type Adidas ou Nike, c’est aussi parce que le coût de la main-d’oeuvre y est encore plus faible qu’en Chine !

Le salaire d’un ouvrier est d’environ 200 dollars par mois contre 500 dollars en Chine, indique Le Temps. Et attention, ne croyez pas que le Vietnam se contente de fabriquer ce que le grand voisin chinois ne peut plus faire, et notamment le bas de gamme.

Pas du tout, aujourd’hui, l’industrie électronique représente près de 40% des exportations vietnamiennes. Mes confrères suisses du Temps ont raison de rappeler que le Vietnam est devenu aujourd’hui le deuxième plus important fabricant de smartphones après la Chine.

Samsung, par exemple, y a installé une usine dans le nord du pays qui emploie 60.000 ouvriers ! Et donc, oui, c’est clair, le Vietnam est aujourd’hui le nouveau tigre de l’Asie.

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