Le « Musée Fin de Siècle » à Bruxelles, vous connaissez ?

En allant visiter l’expo « en miroir » consacrée à Magritte et Dali, je suis passé par le hall d’entrée du Musée des Beaux-Arts, et c’est là que j’ai vu l’indication « Musée Fin de Siècle ». Je m’y suis donc rendu.

Quel siècle ?

Le nom est à la fois attirant et mal choisi : de quel siècle s’agit-il ? Pas de la fin du XXe, mais comme bien l’on pense de la fin du XIXe. Et c’est grand ! Ce « musée » dans le Musée occupe 5 étages, du niveau -4 au niveau -8. Impressionnant.

On n’est pas déçu 

La collection est très riche, avec des œuvres (pour citer les artistes les plus connus) de Spilliaert, Wauters, Evenepoel, mais aussi Pissaro, Rops, Ensor, Boulanger, l’école de Tervueren et bien d’autres. Quelques chefs d’œuvres aussi, très connus du grand public.

Une merveille méconnue, sinon ignorée

Le plus étonnant, parce que j’en ignorais totalement l’existence, se trouve au 8e sous-sol. Il s’agit d’une exposition vraiment exceptionnelle de mobilier et objets de décoration de la période Art Nouveau. Elle est à mon avis mal « programmée », dans le sens où il faut renter dans un espace dédié qui n’offre à la vue que des assiettes de porcelaine ou des vases de cristal, qui ne devraient passionner que les spécialistes. Mais il faut franchir ce seuil, et plus loin c’est l’émerveillement, des pièces d’une beauté incroyable créées par tous les grands noms de l’époque. C’est vraiment un must.

Les débuts de la photographie

Autre particularité du musée, une expo de photos toujours « fin de siècle » ou à peu près, qui évoquent les vieux Bruxelles (le voûtement de la Senne), Anvers (la gare, l’avenue Cogels-Osy), l’Ostende des années folles, et aussi la période coloniale sous Léopold II avec les pièces d’ivoire qui en sont le triste et beau témoin à la fois.

L’expérience du « service public »

Après ma visite, j’ai voulu prendre un café dans l’espace « restaurant-cafeteria » qui propose un self-service. Et c’est ici que tout se gâte. Arrivé à la caisse, il y a devant moi 5 personnes qui attendent qu’un ou une employée veuille bien venir encaisser. Cela ne prend pas moins de 5 minutes. Si les personnes dans la queue étaient allées s’asseoir, jamais leurs consommations n’auraient été encaissées. Est-ce important ? Bof… de l’argent public.

Et puis ce dialogue entre deux employées :

-Il n’y a plus de lait.

-Oui, je sais. Tu crois qu’il faudrait aller en chercher à la cave ?

Et l’amabilité ?

Autre expérience encore dans cet univers parfois ubuesque : je me dirige vers la sortie, une sorte de sas très, mais vraiment très encombré. Coupant court au sas, et donnant immédiatement sur la rue de la Régence, il y a une sortie directe, toute courte.

Mais elle est réservée aux personnes handicapées ! Et la cerbère de service vous ordonne sur un ton peu aimable : par là ! , en vous indiquant le sas noir de monde. Merci, madame, pour votre amabilité et ce sens du service.

Le XXe siècle n’existe pas…

Ah oui, encore une dernière chose. Je me fais passer pour un Français auprès du personnel d’accueil, pour demander ingénument s’il y a une section réservée à l’art du XXe siècle : les expressionnistes flamands, l’École de Lathem, par exemple. Non, nous n’avons pas ça ici me dit-elle. Et l’art contemporain ? -Non plus. J’attendais de voir si la personne allait m’orienter vers d’autres musées, mais non.

Vous me direz qu’elle n’est pas payée pour ça, c’est vrai. Mais en matière de tourisme culturel, on est tous sur le même bateau, on est tous ambassadeurs de notre ville. Je suis intimement persuadé que la plupart des visiteurs étrangers pensent que l’art moderne belge se limite à Magritte. C’est dommage, même si, heureusement, Magritte est exceptionnel.

Mais maintenant que vous savez qu’il existe, allez voir ce « Musée Fin de siècle », vous ne le regretterez pas. Pour un café, c’est à vous de voir…

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