Le « flygskam »a-t-il un impact sur l’activité affaires?

Le concept nous vient du nord. Le « flygskam » ou « plane-bashing » ou honte de prendre l’avion pour des raisons environnementales, ne cesse de croitre partout en Europe. Des compagnies telle SAS commence à en ressentir les effets. KLM en profite pour tenir un discours iconoclaste.
L’urgence climatique fait bouger les lignes aujourd’hui. Les acteurs du voyage se mobilisent, soulignent la faible part des émissions de CO² mondiales générée par le transport aérien, vantent des avions moins gourmands en kérosène, l’absorption des émissions carbone en plantant des arbres, le mérite d’un mode de transport qui n’a cessé de rapprocher les peuples…
« Dans certains cas, le chemin de fer ou d’autres modes de transport peuvent être plus durables que l’avion, en particulier sur de courtes distances comme en Europe », indique le transporteur néerlandais sur son site web. « KLM est en faveur de modèles de transport alternatifs durables pour les courtes distances au lieu des vols court-courriers.»

La compagnie insiste ainsi sur les courtes distances, que certains fixent déjà à 5 heures de trajet en train, durée au delà de laquelle le voyage en avion se justifie. On est loin toutefois du « train brag » ou « fierté du train » qui rebondit sur le phénomène de plane bashing et vante les mérites de ceux qui n’hésitent pas à faire trente heures de train plutôt qu’une heure d’avion pour se déplacer sur le Vieux Continent !

Car ce bashing naissant autour de l’avion a déjà des conséquences. Le «flygskam» serait déjà mesuré en Scandinavie. Ainsi, Rickard Gustafson, directeur général de SAS, cité par le journal norvégien Dagens Næringsliv, s’est dit convaincu que le mouvement était à l’origine d’une forte chute du trafic aérien suédois, lequel aurait baissé de 5% au premier trimestre de 2019 (*), quand le trafic passagers aurait progressé de 4,4% sur la même période en Europe.

L’activité voyage d’affaires et Mice sera-t-elle impactée par le phénomène ? Difficile pour les entreprises de ne pas tenir compte de l’évolution des mentalités. Question : sera-t-il plus important demain de nouer et renforcer ses liens avec un client dans le cadre d’un déplacement professionnel, de participer à une réunion, un séminaire ou un salon à l’étranger, ou plutôt de se prémunir d’éventuelles critiques et montrer qu’on est soucieux de l’environnement et vertueux en matière de voyage d’affaires ?

(*) SAS est aussi confronté à la faiblesse de la couronne, aux variatons du prix du carburant et à la forte concurrence des low-costs dont Norwegian Air et de Ryanair…

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