C’est un constat que font toutes les écoles de tourisme en Belgique : chaque année, il y a de moins en moins de jeunes qui s’y inscrivent. Alors que dans un passé encore récent, le tourisme exerçait une attraction très forte, il n’attire plus de nos jours que de rares candidats, et on peut se demander pourquoi.
D’abord, il y a la méconnaissance des métiers du tourisme, trop souvent assimilés à une formation d’agents de voyages. C’est pourtant un métier passionnant, mais « dépassé » selon bon nombre de jeunes… et de moins jeunes. Or le tourisme, ce sont aussi bien d’autres métiers : créateurs de voyages plutôt que simples revendeurs, agents commerciaux, employés dans les secteurs aérien, du chemin de fer, des autocars, des locations de maisons ou de voitures, des clubs de vacances ; la croisière regroupe à la fois le tourisme, l’hôtellerie et l’événementiel.
Le métier de guide devrait passionner certains, comme celui d’employé dans les offices de tourisme (et souvent de MICE). Faire découvrir une région, des activités, à des clients de toutes origines, c’est passionnant. Hélas, ces métiers ne sont découverts par les jeunes qu’une fois inscrits dans une école de tourisme, mais c’est en amont qu’il aurait fallu leur montrer ces voies.
Autre grand ennemi des agences auprès des jeunes : internet. Cet outil est réellement fabuleux, il constitue en fait la première étape de l’Intelligence Artificielle, en permettant à tout le monde de tout découvrir depuis son PC, son portable ou son téléphone, et de partager absolument tout. Mais il y a un revers à la médaille ! La quantité d’informations non contrôlées sur internet est très largement dominante. Mais les jeunes n’ont plus que cette référence-là.
Il suffit de leur demander leurs sources lorsqu’ils remettent un travail : c’est 99% internet, et sur des sites sans aucune référence sérieuse : influenceurs, donneurs d’avis et parfois de leçon… À un point tel que Wikipédia fait quasi figure d’évangile. Internet sert à tous les jeunes pour faire des recherches et des réservations, dont ils sont persuadés qu’elles seront moins chères qu’en agence. C’est parfois vrai, mais avec quelles garanties ?
Que faire devant ce désamour ? Attendre que les mauvaises expériences finissent par donner une bonne leçon aux imprudents. Mais surtout expliquer en amont, faire rêver, montrer l’utilité, la valeur ajoutée de nos métiers. Ce à quoi les jeunes répondent : « Et me faire complice d’une dégradation de l’environnement ? » Après quoi, ils partent en vacances avec Ryanair : eux y ont droit, ce sont les autres qui devraient réfréner leurs envies… Et ils font les festivals durant tout l’été, où ils laisseront des tonnes de déchets. Avez-vous d’autres idées ?
Marc Dans
excellent –