La fin du confinement risque aussi de se traduire par un retour en force des voitures en ville.
Le compte à rebours pour le déconfinement en Belgique a démarré. Il se fera en plusieurs phases et visiblement beaucoup de points d’ombre subsistent encore.
Sauf sans doute un seul point : la voiture va faire son retour en force. En effet, déconfinement ne veut pas dire fin des mesures de protection et notamment de distanciation sociale. Et donc, en bonne logique, la voiture pourrait devenir ou redevenir le mode de transport le plus populaire après le 4 mai prochain. Ce serait la revanche de l’automobile mais aussi le cauchemar des défenseurs de la planète.
Alors, est-ce aussi certain, cette revanche de la voiture ? Pour le savoir, le mieux est de regarder la Chine, premier pays touché par la pandémie et premier pays à en être sorti.
Un sondage réalisé sur place montre clairement que les chinois vont délaisser les transports en commun au profit de l’automobile. La méfiance est aussi grande à l’égard des taxis. Mes confrères du journal Le Figaro notent que depuis plusieurs semaines, le trafic automobile chinois est plus dense aujourd’hui que l’an dernier à la même époque.
D’ailleurs, et c’est peut-être une bonne nouvelle pour les concessionnaires automobiles belges, les ventes de voitures se portent bien en Chine. Pour la marque Volkswagen, elles ont même quadruplé au mois de mars. Si c’est le cas, ce sera une bonne nouvelle car ces concessionnaires pourront ainsi déstocker les voitures en surplus ; je ne serai d’ailleurs pas étonné de voir des incitants marketing se mettre rapidement en place.
Mais évidemment, la question, c’est : est-ce qu’on va assister au même phénomène chez nous en Belgique, ce retour en force de la voiture ? Tout porte à le croire en effet.
D’abord, parce que la voiture a l’avantage d’éviter d’être en contact trop étroit avec les autres comme c’est le cas dans les transports en commun. Et donc, oui, « l’autosolisme » -le fait de rouler seul dans sa voiture – pourrait devenir un geste sanitaire en soi.
Même la mobilité partagée de type vélo et trottinettes risque de souffrir du fait de son accès partagé : les gens auront à tort ou à raison l’impression de prendre des risques inutiles. Mais attention, s’il y a un retour de la voiture, ce retour sera malgré tout modéré par plusieurs facteurs.
Le premier, c’est que beaucoup de Belges sont encore en chômage partiel et le télétravail ne va pas s’arrêter du jour au lendemain. Que du contraire, il devrait même se prolonger avant de devenir une habitude.
Et puis, il y a aussi l’attitude des bourgmestres qui voudront éviter une vague automobile et peuvent prendre des mesures en faveur de nouvelles pistes cyclables par exemple (plusieurs pays le font déjà).
Rappelons que le virus a aussi changé certains de nos rituels, et comme le faisait remarquer mes confrères du Figaro, nous avons aussi pris l’habitude – du moins pour ceux et celles qui vivent en ville – d’aller chez le commerçant du coin.
Après le déconfinement, nous allons sans doute aussi moins nous déplacer en voiture vers un supermarché. Autant de comportements qui pourraient – je dis bien « pourraient » – réduire l’utilisation des voitures en ville. Les prochains mois nous diront si ce scénario se vérifie ou pas.