C’était un peu la panique ce mardi midi sur le seul et unique hippodrome de Wallonie implanté sur l’ancienne commune de Ghlin dans l’entité de Mons en Hainaut.
Fermé, confinement oblige, depuis la mi-mars dernier, ses dirigeants remuent aujourd’hui ciel et terre pour pouvoir relancer les courses, au grand plus tard le 20 mai prochain.
Rappelons qu’en principe, comme pour le football, le sport hipique ne peut pas redémarrer en Belgique avant le….31 juillet prochain ! En France, les courses repartaient cette semaine comme dans la plupart des pays européens, Espagne exceptée.
Démarrage en force
L’hippodrome wallon est lié contractuellement avec le PMU français cette saison pour organiser pas moins de …59 journées de courses sur les 63 programmées à Ghlin en 2020.
Seulement 14 journées ont pu être organisées cette année pour le PMU sur les pistes ghlinoises. Et avec grand succès puisque le montant des paris pour ces courses belges étaient en hausse de 14% d’un an à l’autre !
Une offre à huis-clos
Derrière les paris pris sur ces journées belges par le PMU (pas moins de 100 M€ l’an dernier !) , près de 3 millions ont été reversés, pour les frais d’organisation, vers l’hippodrome hennuyer !
Une rentrée vitale pour cette structure hippique qui veut (et doit) se dégager, à terme, de toute aide publique.
« Depuis des semaines, nous avons préparé un programme, très stricte, pour organiser nos courses à huis-clos en respectant , et même en les accentuant, toutes les impositions « barrières » édictées par le Comité National de Sécurité et le ministère de l’Intérieur » détaille Achille Cassart, patron et fondateur de l’hippodrome montois.
Rassurer le PMU ?
Malgré cela, Cassart ne reçoit, dans le meilleur des cas, que de polis accusés de réception , personne, ni au Gouvernement Fédéral, ni à la Région Wallonne, ne semblant se préoccuper du sort de cette infrastructure qui a pourtant mobilisé pour sa construction plus de 20 millions d’euros publics !
« C’est catastrophique parce que le PMU, si nous n’organisons pas les courses prévues ce 20 mai pour lui, les fera courir ailleurs, par exemple en Suède où les pistes hippiques ont toujours été maintenues en service » s’énerve Achille Cassart.
Sursaut attendu
Et on peut légitimement craindre alors que ces courses ne reviendront plus jamais en Belgique… Ce qui signifie, à (court) terme, un enterrement de 1ère classe pour l’unique hippodrome wallon !
Une infrastructure pourtant reconnue comme la plus performante entre Paris et Stockholm et qui, pour son grand prix annuel du mois d’août, attire les meilleures écuries européennes et même parfois asiatiques !
L‘heure est grave à Ghlin et on veut croire à un sursaut des pouvoirs publics pour ne pas voir s’effondrer, définitivement, cet hippodrome qui affiche à peine vingt années d’existence.