Le ClubMed va bien : dans le contexte difficile que l’on a connu en 2016, il a augmenté le nombre de ses clients et dégagé un résultat brut en croissance. Et il aborde les cinq ans à venir avec de nombreux projets et de grandes ambitions.
La marque au trident revient pourtant de loin. A la tête de l’entreprise depuis 2002, Henri Giscard d’Estaing (photo) n’a pas immédiatement réussi son pari de la redresser. Ce n’est qu’à présent que sa stratégie commence vraiment à porter ses fruits. Il revendique ainsi l’ouverture de la vente des produits à travers le réseau des agences de voyage, que d’aucuns voyaient comme une opération-suicide… En Belgique, où le ClubMed a passé un accord avec le groupe Thomas Cook, il peut ainsi s’appuyer sur cinq agences en propre, auxquelles s’ajoutent deux franchisées et deux « corners ».
Deux clients sur trois ne sont plus français
Mais c’est surtout la montée en gamme des produits qui tire les résultats du Club vers le haut : les 4 et 5 « tridents » représentent aujourd’hui 77 % de la capacité totale et 79 % de la clientèle. Une clientèle de plus en plus internationale : deux clients sur trois, désormais, ne sont pas français !
Depuis 2014, le prix moyen à la journée n’a cessé de grimper : de 146, il est passé à 141, puis à 156 en 2016, soit une augmentation de 5 %. Les deux dernières années n’ont cependant pas mis le ClubMed à la fête : il aura perdu 114 millions d’euros de volume d’affaires, suite à la désaffection des clients pour les destinations du Maghreb, de l’Egypte et de la Turquie. Malgré tout, 2016 s’est achevé avec un résultat positif net à 30 millions d’euros, en augmentation de 24 %.
Plus de 300 M d’investissements
Ses objectifs pour les cinq ans à venir ? Un taux de croissance à deux chiffres, ni plus ni moins, qui devrait être portée par la présence de ClubMed en Asie et aux Amériques. Et à travers un niveau élevé d’investissements, notamment de la part de ses partenaires immobiliers : plus de 300 millions d’euros, dont notamment 96 millions pour Samoëns Morillon, où se crée un resort familial 4 étoiles. L’objectif du ClubMed est d’ailleurs de réaliser trois à cinq nouveaux resorts par an, dont un à la montagne.
Enfin, et ce n’est pas une surprise, le ClubMed mise à fond sur le digital, tant pour la découverte de ses villages en réalité augmentée que pour la réservation des séjours au départ d’un mobile.
A la recherche du haut de gamme
Directeur général Europe-Afrique, Sylvain Rabuel a dressé le portrait d’une clientèle à la recherche du haut de gamme : le besoin de lâcher prise, de se ressourcer en famille, de vivre ses sports et ses passions et de découvrir le monde, tout à la fois. A son comportement d’achat, le ClubMed veut porter une attention particulière au rapport qualité/prix — il y a en catalogue des offres très concurrentielles — à la considération pour le client, à la mise à sa disposition d’outils digitaux de plus en plus performants.
Objectif : 100.000 clients
Éric Georges, aux commandes du ClubMed au Benelux depuis huit mois, y a commencé sa carrière comme G.O tennis. Anversois d’origine, comme, ce qu’on ne manque jamais de rappeler, Gérard Blitz, fondateur du Club Méditerranée au sortir de la Seconde guerre mondiale, il a pour objectif d’atteindre les 100.000 clients au Benelux à l’horizon 2021, contre 77.000 aujourd’hui.
Des clients impliqués
C’est sans doute ambitieux, mais le plan s’appuie sur des produits nouveaux, comme l’ouverture d’un centre de séminaires à Opio, sur les hauteurs d’Antibes, d’un premier 5 tridents à Cefalu à l’été 2018 ou encore de nouvelles expériences, tel ce circuit découverte à Madagascar. Ces projets sont le résultat des cogitations des « Club Makers », des utilisateurs de la marque qui, petit à petit, construisent les clubs de demain.
Qui ressemblera, à n’en pas douter, de moins en moins à celui d’hier.