Airbus a pour la première évoqué un possible arrêt de la production de l’A380, boudé par les clients depuis deux ans. La dernière commande remonte à janvier 2016: trois exemplaires pour All Nippon Airways (ANA). « Très honnêtement, si nous n’arrivons pas à un accord avec Emirates, il n’y aura pas d’autre choix que d’arrêter le programme », a indiqué John Leahy, directeur commercial du groupe, lors de la présentation du bilan 2017.
Le géant a fêté l’an dernier les dix ans de son premier vol commercial effectué alors par Singapore Airlines, mais peine à trouver de nouveaux clients. Airbus espérait en effet une nouvelle commande d’Emirates lors du Salon aéronautique de Dubaï. Mais la compagnie, qui a reçu l’année passée son 100ème A380, a opté pour 40 Boeing 787-10.
« Nous sommes toujours en discussion avec Emirates, mais honnêtement ils sont probablement les seuls à être en mesure pour le moment de prendre un minimum de six avions par an sur une période de huit à dix ans », ajoute John Leahy.
Tout en demeurant optimiste, Airbus ralentit le rythme de production de l’A380 avec un exemplaire par mois cette année, contre 27 produits en 2015. Le constructeur pourrait même baisser la cadence à 6 avions par année. « Mais s’il n’y a plus de commande, à un moment donnée nous ne produirons plus les avions », indique à l’AFP Fabrice Brégier, numéro deux de groupe.
Lancé en 2007, le programme A380 a coûté entre 18 et 20 milliards d’euros. Airbus a enregistré à la fin décembre dernier 317 commandes fermes émanant de dix-huit clients. 222 avions ont déjà été livrés. (TI)