Jadis, on parlait volontiers des trains de voyageurs : il était clair que les trains étaient conçus pour de longs voyages, puisque l’avion n’était pas encore ce concurrent très bon marché, et que l’absence des autoroutes ne permettait pas encore à la voiture de parcourir de longs trajets à la même vitesse que le train.
Aujourd’hui, les concepteurs des trains modernes ont sans doute intégré la notion de déplacement rapide, mais pas celle de services aux voyageurs. Au retour d’une croisière, j’ai pris le TGV InOui de Rennes à Paris, puis le Thalys de Paris à Bruxelles. Question vitesse, pas de problème, comparé à 1h45 de trajet de Bruxelles-Midi à Namur (1h35 prévue, plus 10 min de ralentissements divers, et pour une fois un conducteur ou un accompagnateur ne nous a informé de la raison du ralentissement, ce qui fait toute la différence).
Bon, revenons à notre TGV. Nous sommes un groupe de 9 personnes, avec bien sûr nos valises. Ajoutez à cela une famille nombreuse africaine avec des valises bien plus grosses que les nôtres, un couloir dont l’étroitesse ne permet pas à une personne callipyge de passer, ni de face, ni de profil, et vous aurez compris que ce problème des bagages est devenu critique, une véritable plaie. Le concepteur du Thalys, lui, a prévu un emplacement très suffisant au-dessus des sièges, et donc plus de problème en Thalys.
Pourquoi ai-je écrit en titre que l’avenir du train était dans son passé ? Parce que c’est vrai, pour les distances entre 300 et 600 km, l’avion n’a franchement pas d’avantages, sauf parfois le prix, et c’est un comble ! Mais il faudra que les compagnies de chemin de fer ainsi que les constructeurs de trains reviennent au concept de trains de voyageurs, avec de l’espace pour de gros bagages, des couchettes et des voitures-lits pour circuler la nuit quand le réseau est sous-utilisé ; cela fait gagner deux jours aux voyageurs quand on circule la nuit, et le balancement rythmé du train est un incomparable somnifère. Les Trains-Auto-Couchettes étaient de ce point de vue un merveilleux service. Alors vivement ce retour au passé ! La vitesse n’est un argument que pour les gens pressés.
Petite anecdote pour finir : dans ce TGV bondé, en 2e classe, avec nos valises et les malles de la famille africaine, une dame assise non loin de nous est venue nous prier de parler tout bas parce qu’elle travaillait ! On a dû lui rappeler qu’elle était dans un transport en commun, et que si elle avait tant de travail, elle pourrait peut-être se payer la 1e classe…
J’ai placé un mot pour les exploitants de chemin de fer, j’espère qu’ils vont y penser…plus vite !
Marc Dans