Encore un mot en “isme” (notez que tourisme en est un aussi !). En bref, les activistes sont des gens qui s’approprient aussi bien l’espace public que privé afin non seulement d’exprimer leurs opinions minoritaires, mais aussi de tenter par la force d’imposer ces opinions à tous. Les exemples les plus récents et les plus choquants étaient les attaques de front contre la culture, en barbouillant de soupe ou de sauces diverses des chefs d’œuvre de l’art mondial. Quel spectacle pour les enfants, à qui on tente d’inculquer les valeurs de l’art et le sens du beau !
Hier, c’étaient des passagers mécontents à Brussels Airport, parce qu’une compagnie avait été obligée d’annuler provisoirement un vol vers le Cameroun à cause d’un problème technique. Ni une ni deux, les passagers lésés n’ont pas admis que d’autres pouvaient s’envoler vers d’autres destinations, et ils ont bloqué les accès vers les avions. Comme si cela avait aidé à réparer le leur…
Maintenant, c’est au tour des restaurants : un Burger King de Paris a été envahi par les activistes déguisés en poulets (le volatile, pas les autres), pour dénoncer bruyamment les élevages intensifs. Ils n’ont pas tort sur le fond, mais cela reste un coup de force ! A Londres, c’est un triplement étoilé Michelin qui est envahi par “Animal Rebellion”. Ces militants se sont comportés assez dignement, mais en occupant toutes les tables, ils ont empêché le personnel de travailler, fait perdre beaucoup d’argent à un entrepreneur privé, et ruiné la soirée de ceux qui avaient réservé.
On pourrait multiplier les exemples à l’infini, et répétons-le, il y a certainement des idées de fond à promouvoir. Mais peut-on le faire aux dépens de ceux qui travaillent dur, qui ont pris des risques financiers parfois importants ? Jusqu’où peut-on aller pour imposer ses idées personnelles ? Et enfin, je me pose une question : j’aimerais savoir comment vivent ces activistes, s’ils ont un emploi et où ils travaillent, en somme qui les paient ? Cela ne m’étonnerait pas que ce soit vous et moi.