La vengeance, ou le retour des années folles

Traduction de l’expression « revenge travel », la « revanche par le voyage » serait une forme d’exutoire où le consommateur cherche à compenser la perte de liberté et certaines formes de plaisir qui ont été évacués pendant la dernière année de pandémie, a observé notre confrère Frédéric Gonzalo.

On ne peut s’empêcher de comparer avec « Les années folles », une décennie débridée après la guerre 14-18 et la grippe espagnole, avec une économie croissante et, surtout, une soif de vivre à nouveau, de dépenser. Jusqu’au crash économique de 1929…

Les Canadiens, par exemple, après la pandémie, vont prioriser les dépenses de voyage avant les vêtements, les voitures et les smartphones. Au Royaume Uni, les réservations d’hôtels ont quadruplé immédiatement après que le gouvernement britannique a annoncé que les départs en tourisme d’agrément seront à nouveau autorisés à partir du 12 avril et les voyages internationaux à partir du 18 mai. Bien que cette année a montré la volonté d’acheter local, de manger local, de boire local et de consommer local.

La vaccination : un rôle majeur

La vaccination va jouer un rôle majeur. Les voyageurs sont en effet encore plus disposés à se faire vacciner que la moyenne de la population.

Au fur et à mesure que la vaccination progressera, le sentiment de liberté et cette volonté de revenir à une vie d’antan se ne cesseront d’augmenter.

Les gestionnaires d’hébergement doivent se préparer à cette vague déferlante et prendre le virage numérique afin de profiter des opportunités actuelles et futures, avec tout ce que cela suppose de transformation dans les processus d’affaires.

Remettre la passion au cœur du message.

Les bars et restaurants sont ou seront parmi les derniers à pouvoir ouvrir leurs portes au public. Les employés seront-ils encore au rendez-vous?

Plusieurs ont quitté l’industrie et se seront trouvé de meilleures conditions ailleurs, dans d’autres sphères d’activité.

On note d’ailleurs que les écoles en gestion hôtelière et restauration vivent une véritable crise en ce moment, avec des taux d’inscription faméliques. On devra pourtant s’atteler à rehausser l’attractivité des emplois, dans le tourisme et remettre la passion de nos artisans au cœur du message.

MICE : la route sera longue…

On verra le retour des bucket lists, ces listes de choses à faire ou à voir avant qu’il ne soit trop tard. Pour le marché des congrès, des réunions et de l’événementiel, les perspectives sont plus sombres.

Plusieurs grandes entreprises américaines ont donné la consigne à leurs employés de ne pas voyager (sauf lorsqu’il s’agit de déplacements essentiels) d’ici décembre 2021, quand ce n’est plus tard en 2022.

La route sera plus longue vers la récupération dans ce créneau, et les formules hybrides, virtuelles ou immersives sont appelées à rester dans la planification d’événements pour les deux à trois prochaines années.

Enfin, beaucoup craignent qu’avec ce sentiment de « revanche » des voyageurs, on pourrait voir se profiler une forme de travel bashing, où le voyageur est vu comme porteur de la peste ou presque. Avec cette reprise du tourisme d’agrément revient également la crainte du surtourisme dans certaines destinations populaires.

[Source : etourisme]

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