Alors que la Belgique a prononcé la sentence d’une interdiction pure et simple, de tout voyage touristique entrant ou sortant sur son territoire, voilà qu’un pays proche continue à faire cavalier seul, en maintenant l’attractivité de ses stations de ski, malgré certaines restrictions.
On se souvient en Suisse de l’épisode des pressions politiques exercées par la France et l’Allemagne pour convaincre les autorités fédérales d’ordonner la fermeture des remontées mécaniques. Peine perdue car on n’aime pas se laisser dicter sa conduite en terre helvète.
Maintenir ses stations de ski ouvertes est bien plus qu’un enjeu économique. C’est tout un symbole. Les habitants, qui sont de fervents skieurs (plus de 30% de pratiquants), en profitent d’autant que le niveau d’enneigement est excellent.
Pourtant, dans un pays où règne le culte de la discipline, des images montrant des rassemblements de skieurs dans certaines stations réputées, tel que Verbier, font le buzz et suscitent une certaine remise en question… Il faut agir, oui, mais avec mesure !
Lorsqu’on considère le monde agglutiné dans les rames de métro, dans les rayons des supermarchés, on est toutefois en droit de s’interroger. Les files de skieurs masqués ne se forment généralement qu’en bas des remontées mécaniques.
Parmi les mesures préventives, depuis le 9 décembre, les cabines ont un taux de remplissage autorisé des 2/3. Une fois parvenu au cœur d’un domaine, les accros de la glisse se dispersent aux quatre vents. Tant que ces gestes barrières sont respectés, le risque de contamination reste limité pour un sport individuel et sur des pistes, par définition, bien ventilées.
La ligne de défense est rodée, car si, depuis le 18 janvier, le Conseil fédéral a rendu obligatoire la fermeture des installations sportives, le directeur des Remontées mécaniques suisses, Berno Stoffel, ne cesse de clamer que les remontées mécaniques relèvent des transports publics.
Soulignons que le risque contre lequel il n’y a aucun argument objectif qui tienne la route, concerne l’afflux de blessés potentiels sur les pistes. En Suisse, on invite les skieurs à redoubler de prudence. Les mauvaises langues diront que dans certaines villes d’Europe, il devrait en être de même pour les cyclistes dont le nombre a décuplé….