Le mot smartphone est aujourd’hui entré dans le langage courant. Tout le monde sait ce qu’est un téléphone intelligent et pour cause, tout le monde en a un dans sa poche. En revanche, personne ne parle des téléphones « idiots », les « dumbphone » comme disent les Américains.
Les téléphones « idiots » se vendent pourtant à plus de 450 millions d’exemplaires par an. C’est ce que l’on vient d’apprendre grâce au dernier salon mondial de la téléphonie mobile qui vient de se tenir à Barcelone. Techniquement, les dumbphone sont des téléphones très simples d’usage et qui permettent essentiellement de téléphoner ou de recevoir des coups de fil avec quelques autres fonctions de base, mais rien d’autre.
Évidemment, face aux smartphones, leurs écrans tactiles et autres fonctions comparables à celles d’ordinateurs portables, ces téléphones idiots ont l’air de venir d’un autre âge. Eh bien, justement, c’est pour cela qu’ils plaisent.
À qui direz-vous ? D’abord, en Afrique ou dans des pays asiatiques comme l’Inde ou le Vietnam, on vend plus de téléphones idiots que de smartphones, selon Les Echos. Les raisons sont faciles à comprendre: ces téléphones sont moins chers et leur autonomie est souvent plus importante.
Et puis, nous avons tendance à l’oublier en Europe, mais dans ces pays, la couverture Internet ne permet pas de profiter de toutes les capacités d’un smartphone. C’est la raison pour laquelle la vente de ces téléphones idiots prend de l’essor et qu’on en a vendus plus de 450 millions l’an dernier.
« Les téléphones idiots ne seraient-ils pas plus intelligents qu’ils n’en ont l’air ? »
Mais attention, il ne faudrait pas croire que les téléphones idiots sont réservés aux pays émergents. Les repreneurs de la marque Nokia sont intimement persuadés que ce genre de téléphone simple d’usage a encore un avenir en Europe, et même aux États-Unis. « Sa simplicité, son prix abordable et la durabilité de sa batterie en font un appareil idéal pour les seniors, les voyageurs ou ceux qui sont à la recherche d’un téléphone supplémentaire pour leurs sorties », précisent mes confrères des Echos.
Et puis, en ces temps agités, il y a une population qui est à la recherche d’une cure de détox digitale. En effet, ces téléphones idiots ne sont pas connectés à Internet. « Ils permettent d’être joignables, mais sans subir la tentation de regarder ses mails ou d’être sur les réseaux sociaux en permanence », notent Les Echos. La question finale est donc simple: les téléphones idiots ne seraient-ils pas plus intelligents qu’ils n’en ont l’air ?