Après les bars et les restaurants (71%), c’est le voyage qui a le plus manqué aux Français (59%), d’après un sondage Harris Interactive. Ils sont dès lors 56% à prévoir de voyager en France ou dans le monde au cours des 30 prochains jours.
Mais à quoi ressembleront les prix ? Le secteur ayant perdu 1.300 milliards de dollars dans le monde en 2020 sous l’effet des restrictions de déplacements, selon l’Organisation mondiale du tourisme, certains acteurs ne seront-ils pas tentés de rattraper le manque à gagner de l’année passée en affichant des tarifs plus élevés ? La question est posée, mais n’appelle sans doute pas une réponse unique.
Aérien : les low cost échappent au pire
Ainsi, le transport aérien, qui figure parmi les secteurs les plus impactés par la pandémie (252 milliards de pertes, selon l’IATA), en raison notamment des immobilisations importantes qui ne pourront être amorties, d’un personnel nombreux et cher rémunéré, etc.
Pour autant, les low cost, avec une marge nette importante — entre 12 et 18 % — et un modèle social critiqué, pourraient échapper au pire. Déjà, les compagnies traditionnelles, lourdement endettées pour la plupart, sont en train de repenser leur modèle économique non sans appliquer parallèlement les vieilles recettes qui ont fait leurs preuves : licenciements, suppression de repas à bord, etc.
Du côté des loueurs de voiture, en revanche, c’est la pénurie qui s’installe : il est de plus en plus difficile de trouver un véhicule et certaines régions, comme la Corse, cela relèvera de l’exploit. Ici, flambée des prix assurée…
Hôtellerie : des factures salées ?
Et l’hôtellerie ? Dans les établissements familiaux, le risque d’«effet d’aubaine» semble limité. Dans le haut de gamme, en revanche, avec une clientèle pour laquelle le prix n’a aucune importance, il faut s’attendre à des factures salées ! Ce ne sera pas dans le groupe Accor, qui maintiendra sa logique tarifaire en fonction de la demande.
Avec plus de 5.000 hôtels dans le monde, le groupe français peut voir venir, et mise notamment sur le retour des « city breaks » depuis la réouverture des musées et des théâtres. Mais les autres ?
Plus ceci, moins cela…
Il sera de toute façon intéressant de voir comment les touristes de 2021 vont traduire dans les faits les « nouvelles pratiques » que sont le « moins loin », le « slow tourisme » et les formules de logements ruraux et alternatifs, le « glamping », etc. On ne peut certes pas dire que rien ne sera plus comme avant, mais ce qui est sûr, c’est que de nouveaux comportements sont en train de s’installer.
L’écologie est devenue, et voilà qui est nouveau, une thématique plus que jamais au cœur des préoccupations des voyageurs du «monde d’après». La loi de l’offre et de la demande étant ce qu’elle est, ce sont eux qui, au final, pèseront sur les prix.