Alors que les dernières estimations font état de 900 morts causés par le cyclone Matthew, la République Dominicaine a été épargnée par la catastrophe, une des plus meurtrières de ces dernières années dans la région. Or elle est située sur la même île que Haïti.
La Jamaïque, la presque totalité de Cuba, les îles Turks et Caïques et le chapelet d’îlots qui les sépare des Bahamas, et jusqu’aux côtes de Floride, ont également été (relativement) épargnés. Tout s’est passé comme si Matthew, pourtant l’un des plus violents cyclones jamais observés, avait évité la plupart des terres émergées dans le golfe du Mexique en « slalomant » entre elles. Né au sud d’Haïti, il s’est dirigé plein nord, ravageant l’ouest de l’île avant de monter, nord-nord-ouest, vers Nassau puis la Floride et les Etats du Sud. Au large desquels il a eu le bon, goût de rester.
C’est donc en Haïti que les conséquences du passage de Matthew seront les plus désastreuses, plus particulièrement dans l’ouest de l’île. Ailleurs, les alertes météo très précises, et diffusées suffisamment tôt, auront au moins permis de limiter les pertes humaines.
241 en 16 ans
Depuis l’An 2000, on a dénombré pas moins de 241 tempêtes et cyclones dans le golfe du Mexique et l’Atlantique. Allison, simple « tempête tropicale », avait fait 41 victimes en juin 2001, Ike (cat. 4) avait fait 195 victimes et 26 disparus en septembre 2008, Irène (cat. 3) avait provoqué la mort de 55 personnes en août 2011, et Sandy (cat. 3) en avait tué 210 en octobre 2012.
Le réchauffement climatique serait à l’origine du nombre croissant de phénomènes météorologiques extrêmes de ce genre dans cette région du monde. Non content d’être de plus en plus nombreux, il semble donc qu’ils soient aussi de plus en plus meurtriers. Le plus grave fut cependant Katrina, qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en août 2005, causant la mort de 1.836 personnes.