Très franchement, je ne pensais pas que je serais amené un jour à rédiger une chronique économique sur une simple et bête mise à jour du système d’exploitation de l’iPhone.
En fait, l’iOS 14, la prochaine version du système d’exploitation d’Apple donc, prévue pour le mois d’octobre va faire apparaître une petite fenêtre sur les écrans des propriétaires d’iPhone.
Le texte qui apparaîtra dans la petite fenêtre de votre écran dira ceci : « ce site souhaite obtenir la permission de vous suivre à travers les applications et les sites web appartenant à d’autres entreprises. Ces données seront utilisées pour vous présenter des publicités ciblées ».
Dit comme ça, les propriétaires d’iPhone se frottent les mains, « enfin, je vais pouvoir avoir le choix de protéger ou non ma vie privée ». C’est une superbe victoire, car comme vous le savez, cela fait des années qu’on nous répète que si le service est gratuit, c’est que nous sommes le service ou le produit.
Quant à Apple, la protection de notre vie privée est son cheval de bataille pour se démarquer de son grand rival Google. Ca, c’est pour la version sympa de cette mise à jour. En revanche, les annonceurs ne sont pas heureux du tout. Pourquoi ? Mais parce que ce changement majeur dans les paramètres de confidentialité d’Apple ne fait pas leur affaire.
En clair, un annonceur devra bientôt demander l’autorisation aux propriétaires d’un iPhone pour pouvoir collecter et partager les données à l’aide de l’identifiant dédié aux publicités. Et ça, ça va faire mal ! Un récent sondage montre en effet que 85% des personnes interrogées choisiraient l’option « Ne pas autoriser l’application à me suivre », c’est donc très alarmant pour le marché de la publicité on line.
De son côté, Facebook a aussi annoncé que cette mise à jour de l’iPhone va tellement faire mal aux revenus publicitaires que ceux-ci pourraient être divisés par… 2 ! Tout ça à cause d’un pop-up qui va désormais demander aux utilisateurs s’ils autorisent les applications à les pister et donc à leur permettre de faire de la publicité ciblée.
Les médias qui utilisent ce moyen pour cibler leurs lecteurs ont également peur de perdre de l’argent. Il faut dire que cette mise à jour arrive au pire moment, en pleine crise COVID-19, à un moment où les propriétaires de médias raclent les tiroirs pour grappiller le moindre euro de publicité.
C’est la raison pour laquelle, les médias demandent à Apple de pouvoir, au moins, personnaliser le message de consentement, car ils ont l’impression que le pop-up qui va s’afficher n’aura qu’un seul but : nous inciter à refuser d’être suivis. En résumé, l’anonymat des uns, c’est un peu la faillite des autres.