S’il reste des passagers en rade à Marrakech ou ailleurs, en attente d’un vol qui doit les rapatrier dans le pays d’où ils étaient partis, il y a aussi des milliers de croisiéristes qui sont toujours en mer à travers le monde, en attente de rapatriement alors que leurs navires sont refoulés de la plupart des ports.
Des ports qui sont fiers d’être « partenaires » des compagnies de croisières et profitent d’une énorme manne d’argent générée par les taxes et les dépenses des excursionnistes, mais ne se bousculent pas quand il s’agit de venir à leur secours…
Ainsi les Bahamas ont refusé le Braemar qui y est pourtant immatriculé, La Valette, à Malte, où sont notamment immatriculés les navires de MSC, a refusé de simples escales d’avitaillement. Barcelone est fermé depuis vendredi dernier à tous les navires de croisière, même pour y débarquer uniquement les ressortissants espagnols.
Heureusement, il y a Marseille
Heureusement, il y a Marseille. Il y a quelques jours, le Costa Smeralda y a débarqué le reste de ses passagers, l’opération étant prise en charge par la compagnie, tout comme pour les autres passagers étrangers. Et ce sera la même chose avec le Costa Luminosa, en provenance d’Amérique latine, qui n’a pas pu faire escale à Malaga non plus, et a rejoint donc la cité phocéenne jeudi matin.
Sa croisière avait débuté le 5 mars à Port Everglades, en Floride. Lors de sa transatlantique vers l’Europe, le navire de Costa Croisières, avec à son bord près d’un millier de membres d’équipage et 1421 passagers, dont 187 citoyens français, ne s’est arrêté qu’à Tenerife pour une brève escale technique, au cours de laquelle trois passagers présentant des symptômes grippaux ont été débarqués.
Cabines extérieures pour tout le monde
Des protocoles très stricts ont été mis en place pour la fin de la croisière, les passagers devant notamment demeurer dans les cabines. Les passagers sont tous logés dans des cabines extérieures avec un room service organisé pour chacun d’entre eux trois fois par jour pour des raisons de précaution car le navire avait débarqué le 8 mars à Porto Rico une Italienne qui s’est révélée positive au Covid-19.
Des contrôles de température sont effectués quotidiennement pour les passagers et les membres d’équipage afin de surveiller la situation sanitaire générale à bord. Il en résulte évidemment une suspicion de contamination et, de ce fait, des mesures devaient être mises en place pour l’arrivée du navire à Marseille et la prise en charge des passagers.
Un nouveau protocole
Costa Croisières travaille en contact étroit avec les autorités afin de vérifier l’application du nouveau protocole pour l’arrivée du navire au port et les procédures de débarquement à suivre. Car un autre de ses navires, le Costa Pacifica, en provenance du Brésil, devrait rapidement suivre et trouver un port européen pour débarquer ses passagers.
La situation des dizaines de navires actuellement en mer ne saurait cependant perdurer : les citernes doivent faire le plein de carburant et d’eau douce, et les cuisines, de boissons et nourriture. En espérant que tous les passagers, qui pour la plupart seront de toute manière confinés chez eux à leur retour, accepteront leur sort avec philosophie et sans « péter les plombs »…
[Avec Mer et Marine]
Comment la croisière peut venir au secours des hôpitaux
Comme on le sait, MSC a décidé de transformer un de ses navires, le MSC Opera, en un hôpital flottant moderne et équipé, ancré dans le port de Gênes, capable d’accueillir un millier de patients et d’offrir des services et interventions essentiels également pour les soins intensifs et la réanimation.
Cette formidable idée pourrait être appliquée aussi à Marseille avec le Costa Luminosa ou un autre : ce seraient, d’un seul coup, des milliers de lits supplémentaires qui viendraient s’jouter à ceux dont disposent les hôpitaux français, malheureusement en nombre très insuffisant pour faire face à l’extension de la maladie. C.B.