Les européens veulent continuer à commercer avec l’Iran malgré le rétablissement de l’embargo américain avec lequel ils ne sont pas d’accord mais ils ne pourront pas le faire. La faute à leurs propres banques. Explications…
Trump a fortement déçu les pays européens en annulant de manière unilatérale l’accord signé avec l’Iran. Pour eux, il a démontré une fois de plus que l’avis des autres ne comptait pas. Le président du conseil européen l’a même moqué en disant que le président américain était « capricieux ».
Donald Tusk s’est permis de dire « qu’avec de tels amis, on n’a pas besoin d’ennemis ». En réalité, les Européens cherchent une parade pour que les sociétés européennes puissent commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines.
Cependant, même si les gouvernements jouent les fiers-à-bras et haussent le ton face à Washington, il est clair aujourd’hui que c’est Trump qui va gagner ce bras de fer. Pourquoi ? Qu’est-ce qui a changé en quelques jours ? C’est simple : toutes ces entreprises qui accourent en Iran pour décrocher des contrats en centaines de millions d’euros, doivent souvent se faire financer par une banque.
« Les sociétés européennes cherchent une parade pour pouvoir commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines »
Et c’est là qu’est le point faible des Européens. En effet, les banques européennes ont exigé et imposé aux entreprises actives en Iran, qu’elles respectent les mesures d’embargo et respectent les sanctions économiques comme condition à l’octroi du crédit.
Bref, les banques sont aujourd’hui en position de dénoncer ces crédits vu que les États-Unis vont rétablir les sanctions économiques à l’égard de l’Iran. Donc, même si une entreprise s’entête à vouloir aller en Iran, elle pourra difficilement le faire avec le soutien d’une grande banque privée. Pourquoi ? Parce que pour ces banques privées le marché américain est plus important que le marché iranien.
Autrement dit, elles ne vont pas risquer la perte de leur licence aux États-Unis pour soutenir quelques entreprises désireuses de s’implanter en Iran. Un calcul froid et logique.
Alors, bien entendu, il est toujours possible de s’adresser à de plus petites banques actives uniquement en Europe, c’est vrai. Mais ces banques n’ont pas l’expertise nécessaire pour accompagner des entreprises en Iran. Et puis, elles n’ont pas une assise financière assez forte pour essuyer un éventuel échec.
En résumé, les Européens montrent leurs muscles, critiquent Trump en public, mais leur point faible, ce sont leurs propres banques. Sans elles, adieu au discours d’indépendance de l’Europe.