Malene Rydahl est auteure et conférencière spécialisée dans les thématiques du bien-être, du bonheur et de la performance. Cette Franco-Danoise, auteure du best-seller « Heureux comme un Danois », est la première à s’être penchée sérieusement sur la gestion des messages, qui devient une source d’anxiété et d’angoisse tant elle prend de la place à toute heure du jour et de la nuit.
Et surtout, elle met le doigt, dans un livre, sur un phénomène de société qui est à l’origine de bien des malentendus : la non-réponse à l’ère digitale. Elle était l’Invitée de LaLibre.be samedi dernier.
S’il y a un truc…
« Dans notre monde saturé de messages, la non-réponse est une source d’angoisse sous-évaluée », note ainsi Malene Rydahl. Et comme elle a raison ! L’angoisse d’avoir été oublié, de ne pas avoir été choisi, d’être entre-temps tombé au plus bas dans la considération de l’autre…
Comme dit souvent mon ami Patrick Anspach, « s’il y a un truc qui m’agace… », c’est bien la non-réponse aux messages que JE me donne la peine d’envoyer. Qui m’agace ? Qui m’angoisse ? Qui m’énerve, oui, qui « me fout en rote », plutôt, comme on dit en Belgique, qui me rend fou de rage, surtout si j’y vais de mon petit rappel, tout doux, tout gentil : « Je sais à quel point vous êtes occupé et je comprends que… ». Qui ne reçoit évidemment pas de réponse non plus.
Pas dupe !
Moi qui passe une bonne partie de ma vie devant un ordinateur — j’ai essayé derrière, disait Gaston Lagaffe, mais on voit moins bien — j’ai pris l’habitude, quand c’est le cas, de répondre la plupart du temps instantanément aux mails que je reçois.
Ne fût-ce que par un simple « OK » ou « je vais m’informer », ou « je reviens vers vous vendredi ». Cela me paraît relever de la plus élémentaire des politesses — d’autant que ça ne demande pas un très gros effort. Alors, prétexter qu’on n’a « pas encore eu le temps », cela sert juste à essayer de faire croire qu’on est très occupé, pour se donner un air important. Autant dire que je ne suis pas dupe.
Abonnés absents
Je tiens des dizaines d’exemples à votre disposition. Des tour-opérateurs qui vous abreuvent de « communiqués » que nous sommes priés de publier (gratuitement, et sans autre compensation, je me fais toujours un plaisir de le rappeler…), qui vous collent ainsi aux basques toute l’année durant mais se mettent aux abonnés absents quand il s’agit d’obtenir la moindre information complémentaire.
Des organisateurs de congrès infichus de vous confirmer votre participation. Des chefs d’entreprise qui feraient n’importe quoi pour qu’on parle d’eux, sauf répondre à une invitation,…
A tous ces gougnafiers, empêchés du bulbe, nains puissants, bièsses, môssis, omnûze, schieve architek, meschigener, vous savez ce que je leur dis ?