Aujourd’hui, ma chronique va porter sur un seul sujet : l’avidité humaine. N’ayant pas fait voeu de pauvreté moi-même, je ne me permettrai pas de la fustiger, je me contenterai juste de remarquer qu’elle était au centre de l’actualité financière.
Aujourd’hui, ma chronique va porter sur un seul sujet : l’avidité humaine. N’ayant pas fait voeu de pauvreté moi-même, je ne me permettrai pas de la fustiger, je me contenterai juste de remarquer qu’elle était au centre de l’actualité financière.
D’abord, par une introduction en Bourse très attendue de Coinbase. Pour ceux qui n’en auraient pas entendu parler, il s’agit d’une plateforme d’échange de monnaies virtuelles, créée dans un appartement de San Francisco en juin 2009.
Les actions de cette plateforme affolent les esprits de Wall Street, car les investisseurs espèrent que cette start-up pourra dépasser les 100 milliards de valorisation, soit plus qu’une firme pétrolière comme BP ou plus qu’une firme comme Airbus. Tout ça parce que la majorité des revenus de cette plateforme provient des commissions qu’elle encaisse sur les transactions en cryptomonnaies.
En fait, le succès de Coinbase, c’est aussi indirectement le résultat du succès du Bitcoin. Je rappelle que le Bitcoin valait entre 5 et 15 dollars quand cette start-up a vu le jour. Aujourd’hui, ce même bitcoin vaut 6.520 dollars.
Bon, comme toujours, il y a deux camps. Les pessimistes qui crient à la folie et à la spéculation pure et simple, car vu sa volatilité, le Bitcoin ne peut pas être considéré comme une monnaie.
Et puis, d’autres encore, souvent des personnes plus jeunes, qui disent que les vieux n’ont rien compris et que les monnaies virtuelles sont les monnaies du futur.
Et pendant ce temps, l’escroc le plus célèbre au monde Bernie Madoff n’aura pas purgé sa peine de 150 ans puisqu’on a appris qu’il est mort en prison à 82 ans ce mercredi. Je rappelle à nos plus jeunes auditeurs et auditrices que cet escroc avait délesté ses clients de l’équivalent de 54 milliards d’euros, toujours cette histoire d’avidité, c’était la plus grande escroquerie de Ponzi de tous les temps.
Je rappelle aussi qu’une escroquerie à la Ponzi consiste à attirer les clients potentiels avec des gains réguliers et très élevés. Pour payer ces gains, il fallait attirer constamment de nouveaux clients, de nouveaux gogos en somme, et l’argent déposé par ces gogos servait à payer les intérêts des anciens clients ? c’est ça une pyramide de Ponzi.
Et je rappelle, non plus aux jeunes, mais à tout le monde, que notre système de retraite peut aussi être considéré comme une gigantesque arnaque à la Ponzi. Jacques Bichot, un économiste à la retraite et spécialiste des pensions ne disait pas autre chose récemment encore, je le cite : « Aujourd’hui, notre système de retraite s’apparente à une pyramide à la Madoff. Vous pensez que vous versez des sommes – vos cotisations – pour une épargne dont vous profiterez dans le futur, c »est-à-dire vos pensions. Or, les cotisations ne vous assurent aucun droit et ne servent qu’à payer les pensions actuelles. C’est exactement le schéma d’une pyramide de Ponzi. On vous dit de mettre de l’argent dans une tirelire mais il n’y a pas de tirelire », fin de citation.
Question que je vous pose : est-ce qu’on parle de ça à la machine à café ou sur les terrasses de l’Horeca qui peuvent enfin ouvrir le 8 mai prochain ? Réponse : aucun des deux, car la machine à café a cédé sa place à Teams, Zoom ou Skype. Décidément avec ce virus, même râler n’est plus possible !