La modération des contenus sur Facebook, un travail qui n’est pas de tout repos !

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La modération des contenus violents ou racistes a souvent fait l’objet d’attaques envers Facebook… Par exemple, la direction de Facebook n’a pas pu empêcher Brenton Tarrant de diffuser en direct sur la plate-forme l’assassinat de 50 personnes dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande.

Le 15 mars dernier, de nombreux observateurs ont remarqué que malgré ses modérateurs, humains et informatiques, la direction de Facebook n’a pas pu empêcher Brenton Tarrant de diffuser en direct sur le réseau social, pendant 6 à 7 longues minutes, l’assassinat de 50 personnes dans deux mosquées en Nouvelle-Zélande… C’était la dernière bévue d’une longue série comme l’indique le journal Le Monde, qui a justement eu l’excellent idée d’aller interviewer des modérateurs de Facebook. Et cela, en soi, c’est déjà un exploit !

Un exploit car Facebook refuse d’indiquer le nombre de centres de modération, ni d’ailleurs l’endroit où ils se situent. Si les réponses sont difficiles à trouver, c’est pour une raison simple, les personnes qui acceptent de modérer les contenus offensants, publiés sur Facebook, signent une clause de confidentialité qui leur interdit de divulguer la nature de leur mission. Ils ne peuvent même pas dire qu’ils travaillent pour Facebook ! Le Monde a donc réussi l’exploit d’interviewer quatre modérateurs sous couvert d’anonymat.

D’abord, on y apprend que fort heureusement pour nous, et surtout pour eux, la plus grande partie des contenus qu’ils ont à gérer sont inoffensifs, et donc laissés en ligne. En revanche, pour les contenus problématiques, ce n’est pas un métier de tout repos…

Un de ces modérateurs indique qu’il passe parfois des journées entières à examiner, à la chaine, les multiples contenus signalés comme à problème. Un d’eux dit, durant cette interview, et je le cite : « Tu passes une journée à être immergé dans la merde, le pire d’Internet. Tu vois des images d’animaux qui se bouffent entre eux, tu enchaînes avec des scènes de sexe, des gens qui se pendent… ».

Mais le pire, c’est que ce modérateur est d’origine française, il modère donc les contenus en langue française, mais lorsqu’il descend fumer une cigarette, il raconte qu’il croise son collègue modérateur pour les pays arabes, et là, c’est l’horreur puissance dix. Un de ses collègues, un Syrien qui avait fui la guerre dans son pays, devait regarder des décapitations à longueur de journée.

Les modérateurs des pays sud-américains ne sont pas trop gâtés non plus. Là encore, il raconte que lorsqu’on est modérateur pour Facebook pour le marché mexicain ou vénézuélien, je cite : « On a plus de risques de tomber sur des choses hardcore – comme des homicides – c’est évidemment autre choses que de modérer des contenus de Franche-Comté ».

Résultat : une bonne partie de ces modérateurs ne restent pas très longtemps chez Facebook, car psychologiquement, c’est assez pénible pour utiliser un euphémisme. Et si certains avouent être assez solides pour encaisser, d’autres, selon le journal Le Monde, craquent au bout de quelques semaines. Mais la plupart des modérateurs sont fiers de leur job, car ils nous rendent service. Le quotidien français a eu raison de les sortir de l’anonymat le temps d’un article et moi, plus modestement, le temps d’une chronique.

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