La Grèce envisage de limiter dès l’an prochain le nombre d’escales de navires de croisière dans certaines de ses îles, a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à l’agence Bloomberg. La démarche concernerait au premier chef Mykonos et Santorin. Cette dernière est proche de la saturation avec l’an dernier l’accostage de 800 navires (+ 17% sur 2022) ayant généré 1,3 million de visiteurs. Mykonos a accueilli à peine moins de paquebots l’an dernier (750 escales, + 27% sur 2022).
Les réactions des populations locales sont de plus en plus hostiles. Les géants des mers déversent, il est vrai, des milliers de touristes dans les ruelles étroites de villages transformées en galeries marchandes et couloirs du métro aux heures de pointe.
Les compagnies de croisière sont conscientes du risque de saturation. Certaines ont déjà pris des initiatives telle Princess Cruises ayant modifié certains itinéraires cette année afin d’éviter les escales à Santorin.
La Grèce n’est pas la première destination touristique à vouloir freiner l’expansion du secteur de la croisière. En 2021, Venise a interdit aux grands navires de mouiller dans son centre historique. Amsterdam a fermé un important terminal de bateaux de croisière dans son centre-ville, renvoyant les paquebots en dehors de la grande cité néerlandaise.
Même initiative à Barcelone, laquelle a elle aussi déplacé les navires de croisières du centre-ville vers l’extérieur. Mais un septième terminal doit voir le jour quai d’Adossat et générer un nombre de touristes additionnels à l’horizon 2027, alors que les habitants de la cité catalane ne cessent de se plaindre du sur-tourisme. Un cas d’ailleurs loin d’etre isolé, comme on peut le constater également avec Marseille, pour ne citer que la cité phocéenne.
Au-delà des conséquences du surtourisme, les critiques pleuvent aussi sur les retombées économiques vantées par les compagnies de croisière : les passagers ne resteraient en général que quelques heures dans ces cités portuaires et dépenseraient peu.
