La grande distribution peut-elle payer plus vite ses fournisseurs? C’est le coup de gueule de certains fournisseurs, qui souhaitent garder l’anonymat mais qui ne veulent plus être payés à 60 ou 90 jours, alors qu’ils ont perdu les ventes du secteur Horeca et qu’ils ont un souci de trésorerie…
La grande distribution peut-elle payer plus rapidement certains de ses fournisseurs? C’est le titre d’un article publié cette semaine par le magazine Trends-Tendances. C’est clair, certains fournisseurs, souvent anonymes par peur des représailles, estiment que les grands distributeurs ne les aident pas en les payant à 60 ou 90 jours.
C’est le cas par exemple des fournisseurs de boissons alcoolisées. La plupart d’entre eux réalisaient l’essentiel de leur chiffre d’affaires via le secteur Horeca et aujourd’hui, ils doivent survivre uniquement avec le canal de la grande distribution.
Leur raisonnement est simple, partant du principe que le seul secteur qui marche du tonnerre de Dieu, c’est la grande distribution, ils attendent un coup de pouce de ces distributeurs pour les payer plus rapidement, et ils ne voient pas pourquoi ce ne serait pas possible vu que les citoyens paient par cash leurs courses.
Les représentants du secteur brassicole disent exactement la même chose. En effet, l’Horeca, c’est 42% des ventes de bière. Comme une autre bonne partie des ventes de bière se fait aussi à l’export et que les exportations sont hélas à l’arrêt, là encore, la fédération des brasseurs belges estime, elle aussi, qu’une plus grande solidarité des grandes surfaces serait la bienvenue.
Évidemment, ce genre de discours parfois à visage découvert ou souvent sous couvert d’anonymat ne plait pas aux directions de ces grandes surfaces. C’est vrai qu’elles cassent la belle image que nous avons tous aujourd’hui de la distribution, avec toutes ses caissières formidables, ses magasiniers exemplaires et ses camionneurs dévoués, mais en attendant, la trésorerie des fournisseurs souffre et raccourcir les délais de paiement n’est pas un luxe.
Contactées par le magazine Trends-tendances, la plupart des enseignes disent qu’elles sont ouvertes à écouter ces fournisseurs. Certaines vont plus loin et affirment que ce n’est pas leur intérêt de créer un désert économique autour d’elle en faisant pression sur leurs fournisseurs, d’autres encore disent qu’elles soutiennent déjà les fournisseurs. Bref, c’est une autre manière de dire qu’elles ne profitent pas de la situation. Et puis, d’autres encore, expliquent que la grande distribution doit elle aussi faire face à des coûts supplémentaires, du genre réorganiser leur manière de travailler, investir massivement dans l’hygiène des magasins, acheter des plaques de plexiglas, acheter des gants, des masques, du gel désinfectant pour protéger le personnel et les clients…
Reste à voir si ces explications vont vraiment convaincre ces fournisseurs, et notamment ceux qui vivaient majoritairement de l’Horeca