D’après les derniers chiffres du World Travel & Tourism Council (WTTC), basés sur les réservations aériennes et les données de son partenaire ForwardKeys, la principale société d’analyse et de données sur les voyages, la France aura conservé sa pole position pour les arrivées internationales en 2023, sans toutefois atteindre les entrées de 2019. L’Hexagone devrait ainsi devancer l’Espagne qui aura réalisé une excellente année touristique 2023 et dépassé les 80 millions de visiteurs l’an dernier.
Côté recettes internationales, Atout France table, pour cette année 2023, sur un nouveau record avec un total proche des 63 milliards d’euros, expliquant la dynamique par plusieurs facteurs : la forte croissance des clientèles d’Amérique du Nord, le rebond confirmé des clientèles européennes, l’impact positif de la Coupe du monde rugby, le retour progressif des marchés asiatiques (hormis la Chine toujours en fort retrait) et la hausse des prix dans un contexte toujours inflationniste. Avec en prime des perspectives pour la saison d’hiver aujourd’hui positives en termes d’intentions de départ et de réservations, les résultats finaux restant cependant liés aux conditions météo (dont enneigement) dans les différents massifs.
L’étude de la WTTC et ForwardKeys a aussi souligné les perspectives positives pour les voyages en France en 2024 et au-delà, avec des arrivées qui devraient presque atteindre cette année les sommets d’avant la pandémie. « Capitalisant sur l’organisation réussie de la Coupe du monde de rugby 2023 et sur l’exposition croissante offerte par les prochains Jeux olympiques, le pays devrait être l’une des destinations les plus prisées cette année pour les marchés régionaux et long-courriers. » a ainsi anticipé Olivier Ponti, vice-président Insights chez ForwardKeys, lors de l’événement Destination France, la semaine à Chantilly, au nord de Paris. « Avec des réservations de vols en hausse et des transporteurs aériens prêts à introduire un nombre record de sièges, la France aborde l’année 2024 en position de force », a-t-il poursuivi. La France espère ainsi dépasser les 100 millions de visiteurs cette année.
Julia Simpson, présidente et CEO du WTTC, lors de cet événement, a fait l’éloge de la France “pour sa détermination à reconnaître la valeur économique et culturelle que les voyages et le tourisme apportent en termes d’emplois et de contribution au PIB”, expliquant aussi ses bons chiffres par “un secteur privé fort qui travaille en bonne intelligence avec le gouvernement et les régions”.
L’année dernière, l’étude d’impact économique (EIR) du WTTC a révélé que le secteur français du voyage et du tourisme devrait croître en moyenne de 3 % par an au cours de la prochaine décennie, soit deux fois le taux de croissance annuel de 1,5 % de l’économie globale du pays, pour atteindre plus de 297 milliards d’euros (9,7 % de l’économie totale).
La France, malgré ses efforts, restera-t-elle pour autant la première destination touristique mondiale ? Comme l’a souligné Julia Simpson à notre confrère L’Echo Touristique, le WTTC estime que Pékin ou Shanghai pourraient détrôner Paris dans les 10 prochaines années. En termes de recettes, en dollars, les Etats-Unis arrivent aujourd’hui largement en tête, devant l’Espagne et la France. Mais l’organisation pense que la Chine va les détrôner. “Il y a beaucoup de compétition, en Asie comme au Proche-Orient”.