Le métier de trader va bientôt disparaître. En quelques années, 3.000 postes de traders ont disparu et ont été remplacés par des ingénieurs informaticiens moins nombreux et 5 fois moins chers. Même le métier sophistiqué d’analyste financier est en voie de disparition. Au total, la moitié des postes de salariés dans le secteur bancaire va disparaître d’ici 10 ans selon certains spécialistes.
Les fermetures d’agences bancaires ces dernières années ont démontré que les banques s’automatisent de plus en plus et ont moins besoin de personnes au guichet. Mais, ce qu’on ne savait pas, c’est que même le poste de trader est aujourd’hui menacé.
Si dans l’imagination collective il y a bien un poste qui est considéré comme ultra bien payé et qui nécessite des compétences particulières, c’est bien celui de trader en actions. Et pourtant, Goldman Sachs, la banque d’affaires la plus influente au monde a reconnu que si elle employait à une époque 600 traders, elle n’en occupe plus que 2 aujourd’hui.
Cet aveu très récent a choqué pas mal de banquiers selon Les Echos car ils se sont rendus compte que même le premier de classe ne croyait plus au trading humain et a donc remplacé tous ses traders par des robots, ou plus précisément par des algorithmes.
En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que pour les banques d’investissement, le premier poste de coûts, c’est celui de traders. Or, les banques d’investissement souffrent comme les autres de la concurrence et de la baisse de leurs marges. D’où le remplacement progressif des traders humains par des algorithmes ou des ingénieurs informaticiens qui ne coûtent pas 600.000 dollars par an en moyenne, mais 3 ou 5 fois moins.
« Les traders nerveux, stressés que l’on voit dans les films qui se déroulent à Wall Street, ce seront bientôt des images qui appartiendront au passé »
Donc, oui, les traders nerveux, stressés que l’on voit dans les films qui se déroulent à Wall Street, ce seront bientôt des images qui appartiendront au passé. Il faut dire que les banques d’investissement classiques sont attaquées sur ce territoire du trading des actions ou des devises par de nouveaux concurrents qui n’ont pas d’infrastructure, donc pas de coûts historiques, et qui font exactement le même boulot qu’elles, mais avec des marges plus élevées.
Mais attention : la banque d’affaires va totalement se transformer d’ici 10 ans maximum. Prenez le cas des analystes financiers qui suivent des actions par exemple. Demain, dans 5 ans sans doute, on aura plus besoin d’eux. Interviewé par le New York Times, Daniel Nadler, un concepteur de « logiciels » financiers de 32 ans a effectué une simulation d’une recherche de quelques minutes seulement pour déterminer l’impact des événements en Syrie sur les Bourses. La même recherche aurait pris plusieurs jours et la banque en question aurait dû payer ces analystes entre 350 et 500.000 dollars par an.
Mieux encore, même une introduction en Bourse sophistiquée pourra être faite demain par des algorithmes. Ces algorithmes identifient les 146 étapes clés d’une introduction en Bourse, tiennent compte de toutes les législations et le jour J, le client n’a plus qu’à pousser sur le bouton pour lancer le processus. En résumé, le nombre de salariés dans les banques et les services financiers va diminuer sans doute de moitié.
Comme le dit Antony Jenkins, l’ancien patron de la banque britannique Barclays, la finance va aussi connaitre son moment Uber. Autrement dit : il n’y a pas que les conducteurs de taxis qui risquent de perdre leurs emplois, des universitaires ultra-diplômés sont également dans le viseur de la révolution numérique.