Dès jeudi, ce sera la fin du « roaming ». Vous ne payerez donc plus de frais supplémentaires lorsque vous téléphonerez, enverrez des sms ou surferez depuis l’étranger, ce sera facturé au même tarif qu’une communication nationale.
Attention cependant, la fin du roaming est uniquement valable pour les communications faites au sein de l’Union européenne. Et puis, bien entendu, le roaming ne doit pas être confondu avec les appels internationaux: si vous appelez l’étranger au départ de la Belgique, les tarifs plus élevés seront toujours d’application.
Ne confondez donc pas appels internationaux et roaming, qui concerne les personnes en déplacement hors de la Belgique. Pour les consommateurs, la date du 15 juin est donc un bonheur car ils attendaient cela depuis longtemps.
Il faut dire que le roaming est, ou plutôt était, une manne céleste pour les opérateurs télécom: on parle de marge de 70 à 80% sur ces appels à l’étranger. L’industrie des télécoms a donc d’abord tenté de bloquer la fin du roaming, puis elle est parvenue à la retarder pendant quasi 10 ans, mais le dernier mot est revenu à la Commission européenne, donc au consommateur.
Mais qu’en est-il des opérateurs télécoms, comment vont-ils réagir ? Officiellement, ils ne sont pas très heureux, et on peut les comprendre. Pour 2017, les trois opérateurs télécoms en Belgique prévoient une perte sèche supérieure à 100 millions d’euros de revenus. Mais bon, ils n’en mourront pas, car les opérateurs se sont préparés à cette perte de revenus et l’impact final sera sans doute moindre que prévu. Pourquoi ?
Parce qu’ils espèrent que la fin des frais d’itinérance provoquera une hausse de la consommation. Les tests déjà effectués par Proximus, via sa filiale Scarlet, et Orange, ex-Mobistar, montrent ou démontrent que la consommation peut augmenter très fortement. L’été prochain sera donc un test grandeur nature.
« Lisez les notes en bas de page de vos futures factures de communication… Le diable peut se glisser dans les détails »
Mais en dehors de cette éventuelle compensation liée à une augmentation de la consommation, n’y a-t-il pas un risque de voir les prix ou forfaits augmenter pour compenser les pertes du roaming ? Par exemple en augmentant le prix des appels internationaux effectués au départ de la Belgique ?
Proximus s’en défend officiellement, ne serait-ce parce que la concurrence existe via Skype ou WhatsApp. En revanche, du côté de ses concurrents, on est moins catégorique et on laisse la porte ouverte à d’éventuelles modifications tarifaires. Il semble qu’il n’y ait que les Allemands, pour le moment, qui aient réussi à augmenter anticipativement leurs tarifs de 5 € en 2016, alors que la fin du roaming ne leur coûte bien entendu pas ce montant… Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont forts ces opérateurs allemands pour avoir réussi à passer le mistigri à leurs clients.
Par conséquent, pour éviter à l’avenir pareille déconvenue, plus que jamais, lisez les notes en bas de page de vos futures factures de communication. Le diable peut se glisser dans les détails, mais en attendant, profitez de cette excellente nouvelle pour votre portefeuille.